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Egypte: Hosni Moubarak jugé complice de 846 morts

Photo datée du 8 février 2011 de Hosni Moubarak au Caire

© Arciv AFP/Khaled Desouki

Par AFP

Le juge Omar Marwane, secrétaire général de la commission d'enquête désignée par le gouvernement du président déchu avant son départ, s'exprimait devant la presse après la publication de son rapport selon lequel 846 civils sont morts dans les manifestations ayant provoqué la démission d'Hosni Moubarak en février.

En outre, 26 policiers ont été tués au cours des 18 jours de troubles, affirme le rapport, estimant que la police a fait un usage excessif de la force contre les manifestants et tiré sur des gens qui tentaient de filmer les évènements de leurs balcons ou fenêtres.

"Ce qui est confirmé est que (pour utiliser des balles réelles contre les manifestants) il est nécessaire d'avoir au préalable l'autorisation de Hosni Moubarak. Les tirs ont duré plusieurs jours, et leurs auteurs n'ont pas été tenus pour responsables", a dit Omar Marwane.

"Cela confirme son implication et sa responsabilité", a-t-il souligné.

Snipers

Le rapport précise que la plupart des morts ont été atteints à la tête et à la poitrine, ce qui indique que le régime a eu recours à des snipers.

Le juge Marwane a affirmé que des snipers de l'unité anti-terroriste appartenant aux services de la Sécurité de l'Etat aujourd'hui dissous avaient été déployés contre les manifestants.

Hosni Moubarak se trouve actuellement à l'hôpital international de Charm el-Cheikh, la station balnéaire sur la mer Rouge où il était en résidence surveillée. Il y a été placé en détention provisoire pour 15 jours dans le cadre d'une enquête sur la violente répression de la révolte. Il fait aussi l'objet d'une autre enquête pour corruption.

Blessés atteint aux yeux par des tirs

L'ex-ministre de l'Intérieur égyptien Habib el-Adli est actuellement jugé pour avoir ordonné des tirs contre des manifestants.

Quand les balles "n'ont pas tué les victimes, elles ont mutilé leurs visages et détruit leurs yeux", relève le rapport, ajoutant que les hôpitaux avaient fait état d'un grand nombre de blessés atteint aux yeux par des tirs.

Le rapport accuse également la police d'avoir délibérément renversé les manifestants avec leurs véhicules.

Selon la commission, des policiers en civil et des responsables du Parti national démocrate (PND), aujourd'hui dissous, avaient organisé une attaque le 2 février, désormais connue sous le nom de "bataille des chameaux", au cours de laquelle des hommes à cheval et sur des chameaux avaient attaqué les manifestants place Tahrir.

Le rapport ne donne pas de noms mais le juge Marwane a indiqué que la commission avait remis au procureur général une liste de dizaines de noms de responsables accusés d'être impliqués dans la répression.

Outre l'ex-président Moubarak, ses deux fils Alaa et Gamal, ainsi que plusieurs anciennes figures de son régime sont détenus ou jugés pour la répression et corruption.

Mardi, l'ancien vice-président Omar Souleimane a été interrogé dans le cadre de l'enquête sur la répression de la révolte qui a renversé Hosni Moubarak ainsi que sur la fortune de ce dernier.

Gamal Moubarak, 47 ans, était perçu par beaucoup comme le successeur potentiel de son père, au pouvoir depuis 1981, utilisant le PND comme une machine au service de ses ambitions.

AFP

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