Le manque de pluie affecte les agriculteurs. Pour préserver leurs champs certains misent sur l’irrigation. C’est le cas de Cédric Dumont de Chassart qui a tout récemment investi dans un système permettant d’arroser une quarantaine d’hectares en Hesbaye dans les communes d’Eghezée et de Ramillies. Après une année de péripéties administratives, le permis a finalement été octroyé et le projet a pu être lancé : " On pompe dans une nappe phréatique à une trentaine de mètres de profondeur et on envoie l’eau dans un réseau avec des bouches tous les 80 mètres sur lesquelles on branche un enrouleur qui permet d’arroser les différentes parcelles. J’utilise ce système pour mes légumes comme les carottes, les poireaux ou encore les haricots. Ce sont des cultures de printemps qui nécessitent de l’eau lors de la germination. Je n’ai pas le choix. Sans l’irrigation, je peux arrêter ma production ! "
Le défi est d’irriguer sans pour autant surexploiter la nappe. L’agriculteur peut s’appuyer sur un outil qui non seulement permet via son GSM de contrôler l’arrosage, de collecter des données mais surtout d’assurer une gestion intelligente des captages. Arthur Dubru travaille pour la société Eurodrill qui le développe avec l’aide de la Région wallonne : " C’est un système toujours en cours d’élaboration qui intègre des capteurs pour surveiller le niveau de la nappe. Si un seuil critique est atteint, les pompes peuvent ralentir ou se mettre à l’arrêt. L’avantage, c’est que tout peut-être commandé à distance. Cela permet aussi de récolter une série de données très utiles pour optimiser le dispositif ! "
L’irrigation est une solution en période de sécheresse mais elle ne peut pas s’appliquer à toutes les cultures. " Les producteurs vont seulement utiliser l’irrigation pour des cultures qui ont une haute valeur ajoutée ", explique Céleste Quaghebeur de la Fédération wallonne de l’Agriculture. " Ils doivent avoir la certitude que ce sera rentable d’arroser, qu’ils pourront répercuter le coût de l’opération. On irriguera plutôt les cultures de légumes ou les pommes de terre qu’on consomme à table."
L’irrigation dans l’agriculture, bien qu’indispensable, n’est pas toujours très populaire et est parfois perçue comme du gaspillage. Ses défenseurs rappellent qu’en Wallonie, elle représente pourtant moins d’un pourcent de la quantité d’eau puisée dans les nappes phréatiques.