La nuit commence à tomber sur Victoria Avenue. Les néons des lampadaires publics éclairent d’un ton orangé le site d’arrivée. Au pied de la tribune commentateurs, sous un arbre, entouré de vigiles de la sécurité, le jury des commissaires UCI attend patiemment. Quelques équipes de télévision se heurtent à un NO COMMENT. Les voitures officielles arrivent. Les membres du jury se précipitent à l’intérieur. Il est presque 20 heures en ce 27 septembre. Le cyclisme mondial est peut-être entré dans une nouvelle ère.
Trois quarts d’heure plus tôt, Nils Eekhoff a franchi la ligne d’arrivée les bras levés vers le ciel. Le Néerlandais vit un rêve éveillé. Il est champion du monde espoir. Joie, liesse et embrassades, interview en direct dans 150 pays, tout y est. Il ne reste plus que le moment suprême. La cérémonie protocolaire et la remise du maillot. Mais au fil des minutes, le doute s’installe. Les mines changent. L’attente est étrangement longue. Le jury se retire. Thomas Pidcock qui a terminé quatrième est rappelé. Nils Eekhoff comprend avant de fondre en larme. Il ne sera pas le champion du monde.