Mais de quoi parle-t-on ? Cette EVRAS, qu’est-ce que c’est au juste ? La mission de donner au sein de l’école des cours d’éducation sexuelle et affective a été promulguée il y a une dizaine d’années. Seulement, tout le monde organisait ça (ou pas) un peu dans son coin. Depuis, des professionnels ont été engagés et un guide de contenus (d’environ 300 pages) a été rédigé. Celui-ci servira de base aux personnes spécifiquement formées pour donner deux fois deux heures dans la scolarité de chaque ado. Et ce, à ce qui a été identifié comme des moments-clés. A savoir une fois deux heures en sixième primaire – l’entrée dans la puberté – et une seconde fois deux heures en quatrième secondaire – parfois l’âge des premiers rapports sexuels –. Ces contenus seront communs dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces professionnels seront donc contrôlés car agréés (donc contrôlés).
On ne va jamais susciter ou anticiper une question
Et le guide ne sera pas mis tel quel dans les mains des enfants, mais transmis par le biais de ces quatre heures d’animation. Le guide pourrait servir à aiguiller des enseignants pris parfois au dépourvu face à certaines questions. Mais, souligne bien la ministre, "on n’aborde pas les choses de la même façon à 11 ans ou à 16 ans. On le fait en fonction du développement psychoaffectif des enfants. De plus, on ne va jamais susciter ou anticiper une question. On part du ressenti, du questionnement des élèves pour aborder une thématique avec eux". Maintenant dans ces animations, souligne Caroline Désir, on ne parle plus, comme par le passé, "que de maladies sexuellement transmissibles ou de grossesses non désirées mais de sentiments, d’émotions, de relations interpersonnelles, de respect, de la notion de consentement, de sexisme…". L’école ne va donc pas encourager les enfants qui se posent des questions à changer de sexe, pour le dire platement. Mais être à l’écoute, évidemment.