100 millions d’euros. Avec le recul, quand on y repense, c’est quand même un beau pactole que le Real Madrid a déboursé en 2019 pour notre compatriote. C’est qu’à l’époque, le Brainois a la cote et qu’il faut sortir le chéquier pour s’offrir Monsieur Eden Hazard. Grand fan du joueur, Zinédine Zidane, le coach de la Maison Blanche, convainc finalement le front office madrilène de craquer. C’est donc en grande pompe qu’Eden débarque sur le sol madrilène. Même si ses débuts sont un peu retardés parce qu’il arrive hors de forme après l’intersaison. Tout un symbole, finalement.
Ses débuts sont plutôt bons. Utilisé avec parcimonie par Zidane, il plante son 1e but avec le Real d’un lob subtil contre Grenade. Il s’attire les louanges d’une presse espagnole qui ne parle déjà plus que de lui.
Le 27 novembre pourtant, patatra. Alors qu’il monte en puissance, il s’écroule après un contact fortuit avec Thomas Meunier. Il sera absent deux mois. Le début des ennuis. Le début de la fin aussi ?
À son retour, il n’est plus vraiment le même. N’est-il pas suffisamment remis ? Sa blessure le martyrise-t-elle toujours ? A-t-il peur de rechuter ? Est-il tout simplement hors de forme ? Probablement un peu des deux. Toujours est-il qu’il conclut cette 1e saison avec des stats trop anecdotiques pour un joueur de sa trempe (16 matches de Liga, 1 but, 6 assists).
Malheureusement, la saison suivante est du même acabit. Hazard nous sort parfois quelques fulgurances dont il a le secret mais il n’a plus ce coup de rein et ce premier pas ravageur. Et un Hazard démuni de ses deux principales qualités n’est tout simplement plus le même.
Et l’arrivée de Carlo Ancelotti à la barre des Merengue en 2021 ne fait que confirmer une chose : Hazard n’est désormais plus qu’une star parmi les stars. Son statut de superstar semble, lui, déjà bien loin. Malgré des discours encourageants, le coach italien écarte très vite Hazard au profit de Vinicius. Jaillissant désormais depuis le banc, Hazard tente de se montrer mais on sent que quelque chose est cassé. La naïveté a laissé place à de l’appréhension, à une peur de mal faire qu’on ne lui connaissait pas.
Depuis, rien n’a changé ou presque. Si ce n’est qu’Hazard a encore dégringolé dans la hiérarchie madrilène. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un vulgaire joueur de complément. Ceux qu’on appelle quand notre infirmerie déborde et qu’on n’a plus d’autres solutions. Aujourd’hui, Hazard fait partie de la même catégorie que des Mariano Diaz ou des Daniel Ceballos.
Et en équipe nationale, ça se ressent. Même s'il garde la confiance de l'éternel conservateur Roberto Martinez, le ressort est cassé. Hazard n'est plus le même. Il joue vers l'arrière, n'ose plus déborder et se contente d'un jeu trop latéral. Face à l'Egypte, ce constat a été criant. Contre le Canada par contre, il a rassuré, se montrant bien plus disponible et confiant, malgré la prestation en dents de scie des Diables. Alors, le Qatar, le terre de rédemption pour un joueur qui n'a pas encore dit son dernier mot ? On l'espère.