Belgique

Economie post Covid : la Flandre en meilleure forme, les revenus wallons et bruxellois mieux préservés

Illustration : L'économie flamande a retrouvé son niveau pré-Covid dès 2021, pas l'économie wallonne

© Getty

L'activité économique a dépassé son niveau d'avant la pandémie en Flandre dès 2021, alors qu'elle est demeurée inférieure en Wallonie, selon des données publiées vendredi par l'Institut des comptes nationaux (ICN) et la Banque nationale de Belgique (BNB).

En 2021, la croissance économique a atteint 6,2% en Flandre, 5,7% à Bruxelles et 4,4% en Wallonie.

Ce niveau de croissance a permis à l'activité économique de la Flandre d'être en progrès d'1,5% en 2021 par rapport à son niveau prévalant avant la crise. L'activité a quasiment rattrapé son niveau de 2019 à Bruxelles alors qu'elle est demeurée 1,5% inférieure en Wallonie à son niveau pré-Covid.

À Bruxelles, la croissance en 2021 a été le plus vigoureusement soutenue par les activités spécialisées, techniques et scientifiques (+0,8 point de pourcentage). Malgré un rebond non négligeable en 2021, la valeur ajoutée de l'horeca à Bruxelles est demeurée 47,3% inférieure à son niveau prévalant avant la pandémie.

En Flandre et en Wallonie, le commerce avait particulièrement souffert en 2020. En 2021, il a retrouvé des couleurs. Il s'agit même de la composante ayant le plus fortement contribué à la croissance dans ces deux régions (+1,6 point de pourcentage en Flandre et +1,4 point de pourcentage en Wallonie). 

Malgré des évolutions relativement symétriques dans ces deux régions, la croissance en Wallonie a été sévèrement ralentie par le recul de la valeur ajoutée dans l'industrie pharmaceutique (-1,4 point de pourcentage), note l'ICN et la BNB.

"Ce repli est en grande partie dû à l'effondrement, chez l'un des grands acteurs de la branche, des ventes d'un vaccin à l'étranger, sans que ses coûts n'aient diminué", explique-t-on. Enfin, l'emploi s'était plus ou moins maintenu en 2020 grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics et a ensuite fortement progressé en 2021: surtout en Flandre (+2,1% ou +59.300 personnes) et en Wallonie (+1,9% ou +24.650 personnes).

À Bruxelles, la croissance de l'emploi a été plus contenue (+0,9% ou +6.350 personnes), ayant été notamment freinée par le recul de l'emploi dans l'horeca, le commerce et les services financiers. Dans les trois régions, l'emploi indépendant a de nouveau progressé en 2021 à un rythme plus soutenu que l'emploi salarié.

Les mesures de soutien ont davantage préservé le revenu des Wallons et Bruxellois

Le revenu disponible par habitant en 2020 a davantage augmenté en Wallonie (+3,1%) et à Bruxelles (+2,2%), qu'en Flandre (+0,9%), indiquent vendredi l'Institut des comptes nationaux (ICN) et la Banque nationale de Belgique (BNB).

Sous l'effet de la crise sanitaire, le revenu primaire - qui constitue la majeure partie du revenu disponible des ménages - s'est fortement replié dans les trois régions (-3,8 points de pourcentage pour Bruxelles, -2,99 en Wallonie et -3,84 en Flandre), précisent l'ICN et la BNB.

Néanmoins, cette baisse a été plus que compensée par l'accroissement des prestations sociales versées aux ménages, avec l'application à grande échelle du chômage temporaire pour les salariés et du droit-passerelle pour les indépendants. Cet effet de compensation a été beaucoup plus marqué à Bruxelles (+6,33 points de pourcentage) et en Wallonie (+6,02) qu'en Flandre (+4,48), ajoutent les deux institutions. Même si elles se sont réduites, les disparités régionales en matière de revenu demeurent importantes: en 2020, le revenu disponible net par habitant s'est élevé à 20.700 euros à Bruxelles et en Wallonie, un niveau 12% inférieur à celui observé en Flandre (23.500 euros).

En raison des restrictions qui ont pesé sur l'économie en 2020, les dépenses de consommation finale des ménages par habitant ont chuté de 13,0% à Bruxelles, de 8,0% en Wallonie et de 7,1% en Flandre. La chute a été particulièrement importante pour les dépenses dans l'horeca, dans les transports et dans les loisirs et la culture. Les ménages des trois régions ont par ailleurs enregistré une forte hausse de leur taux d'épargne. Il s'est établi à 21,9% en Flandre, à 20,5% à Bruxelles et à 18,3% en Wallonie. Ce renforcement de la propension à épargner constitue en réalité une "épargne forcée", expliquent les deux institutions, causée par la fermeture de certains magasins et l'indisponibilité de nombreux services et activités.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous