Economie circulaire: la Commission veut établir un droit européen à la réparation

L'objectif de la Commission européenne est de promouvoir des durées de vie plus longues pour les produits grâce à leur capacité à être réutilisés ou réparés ainsi qu'à la mise à jour des composants et des logiciels

© Baranozdemir - Getty Images

Les smartphones, tablettes, laptops et autres équipements informatiques et de télécommunication constituent le secteur prioritaire de la Commission européenne en vue de créer un droit européen du consommateur à la réparation, a-t-elle annoncé mercredi en présentant son nouveau plan d'actions pour l'économie circulaire.

Réparer ou réutiliser des produits 

L'objectif de ce plan, qui fait partie du Pacte vert européen et actualise un plan de 2015, est de promouvoir des durées de vie plus longues pour les produits grâce à leur capacité à être réutilisés ou réparés ainsi qu'à la mise à jour des composants et des logiciels.

La Commission entend présenter l'an prochain de nouvelles règles européennes pour tous ces appareils ainsi que pour les chargeurs. Un programme européen de récupération et de revente des anciens téléphones portables, tablettes et chargeurs sera également envisagé.

Lutter contre le "greenwashing" et l'obsolescence programmée

Pour lutter contre l'écoblanchiment ("greenwashing") et l'obsolescence programmée, la Commission proposera des règles plus strictes et une méthodologie pour que les entreprises exposent l'empreinte environnementale de leurs produits. Elle envisage aussi des critères et objectifs verts obligatoires minimaux pour les marchés publics.


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L'économie européenne ne recycle pas assez

Aujourd'hui, l'économie européenne est encore essentiellement linéaire: 12% seulement des matières et des ressources secondaires y sont réintroduites, selon le commissaire à l'environnement Virginijus Sinkevicius. Des mesures d'économie circulaire pourraient augmenter le PIB de l'UE de 0,5% supplémentaire d'ici 2030 et créer environ 700.000 nouveaux emplois, selon le Lituanien. "Nous n'avons qu'une seule planète Terre, et pourtant, d'ici à 2050, nous consommerons comme si nous en avions trois", a-t-il rappelé.

Emballages, textiles, déchets, étiquetage, une multitude de secteurs sont concernés

La batterie de mesures prévues touchera aussi aux exigences sur les emballages, les plastiques, les textiles, la construction et les denrées alimentaires. La Commission envisagera la mise en place d'un modèle harmonisé à l'échelle de l'UE pour la collecte sélective des déchets et l'étiquetage. Elle veut aussi réduire au minimum les exportations de déchets de l'UE.

Les associations de consommateurs ont réagi positivement, via leur bureau européen (BEUC). Elles se réjouissent notamment du futur droit à la réparation et des informations que recevront les consommateurs sur la durée de vie et le caractère durable du produit acheté.


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"Ce plan d'action est crucial pour mettre en œuvre la transition verte", a affirmé la directrice générale du BEUC, Monique Goyens. "Si nous voulons que le consommateur apporte sa pierre à l'édifice, il doit être plus facile pour lui et meilleur marché d'acheter durable, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui".

Petit bémol chez les Verts européens: même s'ils restent largement positifs sur le plan d'action, ils réclament des objectifs précis pour réduire la consommation des ressources et trouvent la Commission trop timide sur la tarification et la nécessaire sortie des produits toxiques.

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