Nombreuses écoles fermées, trains à l’arrêt, guichets baissés dans certaines administrations… Le Royaume-Uni connaît mercredi sa journée de grève la plus massive depuis une décennie, face à une inflation massive qui attise la crise économique.
Au lendemain d’une journée de mobilisation sociale en France contre la réforme des retraites et à la veille des 100 premiers jours au pouvoir du Premier ministre conservateur Rishi Sunak, jusqu’à un demi-million de Britanniques sont appelés à débrayer pour réclamer des meilleurs salaires. La fédération syndicale TUC a prévenu que ce serait "la plus grosse journée de grèves depuis 2011" avec pour la première fois en plusieurs mois de mouvements sociaux la participation des enseignants.
"Nous sommes en grève parce que ces dix dernières années notre salaire réel a baissé. Certains de nos membres, même s’ils travaillent doivent aller dans les banques alimentaires", s’indigne Graham sur un piquet de grève à Londres devant une agence pour l’emploi.
Au petit matin, la gare londonienne de King’s Cross, par laquelle transitent chaque jour des milliers de travailleurs, était exceptionnellement calme, la grève des employés du rail empêchant de nombreuses personnes de se rendre sur leur lieu de travail.
"Je veux aller à Leeds mais il n’y a pas de train direct", s’inquiète Edward, 45 ans, un cadre d’une entreprise technologique. Tandis que Kate Lewis, employée d’une association caritative de 50 ans, s’estime-t-elle "chanceuse" de pouvoir compter sur un train pour rentrer chez elle.
Elle dit "comprendre" les grévistes. "Nous sommes tous dans le même bateau. Tous touchés par l’inflation".
Plusieurs milliers d’écoles sont notamment fermées à l’appel du syndicat d’enseignants NEU, contraignant des parents, parfois informés au dernier moment, de rester chez eux pour garder leurs enfants.
A l’image de mouvements sociaux relativement soutenus par l’opinion, plusieurs organisations de parents d’élèves ont publié une déclaration commune dans laquelle elles disent "soutenir" le mouvement, pointant "les conséquences d’années de sous-financement" dans les écoles.
La ministre de l’Education Gillian Keegan s’est dite "déçue" et "très inquiète" de ce mouvement, et a jugé "incohérent économiquement" d’accorder les hausses salaires réclamées.