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Dyspraxie : quand la maladresse devient pathologique

Dyspraxie : quand la maladresse devient pathologique

© @Congerdesign, Pixabay

Par Elisabeth MOL via

Dans la famille des "dys", nous connaissons généralement la dyslexie (difficultés à déchiffrer les lettres) ou encore la dyscalculie (difficultés à déchiffrer les chiffres), mais nous sommes beaucoup moins familiers de la dyspraxie. Elle consiste en des difficultés à s’organiser et à coordonner ses mouvements : autrement dit, c’est un trouble du contrôle de la motricité, qui touche 5% des enfants en âge scolaire, et un peu plus les garçons que les filles.

Une origine neurologique, mais des causes méconnues

Que désigne précisément la dyspraxie ? D’abord le préfixe dys- exprime une idée de difficulté. Quant à -praxie, c’est un terme qui implique une action à la fois complexe et séquencée, que le cerveau doit donc préparer. Par exemple, un enfant dyspraxique aura du mal à s’organiser, mais aussi à apprendre à lacer ses chaussures, s’habiller, attraper un ballon ou encore sauter à la corde.

Ces tâches auxquelles tout être humain doit s’exercer avant de pouvoir les reproduire habilement pour le reste de sa vie, les enfants dyspraxiques ne parviennent pas à en intégrer l’apprentissage. Pourquoi ? Parce que le phénomène cérébral qui permet la formation de réseaux neuronaux à force de reproduire ces gestes, au point qu’ils en deviennent automatisés, est déficient chez eux.

Cette difficulté d’apprentissage, qui se traduit par une grande maladresse au quotidien, est évidemment une source de souffrance pour l’enfant et ses parents quand elle n’est pas diagnostiquée : l’enfant est montré du doigt pour sa supposée fainéantise ou bien soupçonné de retard mental, alors que ce trouble n’affecte nullement l’intelligence et le raisonnement logique.

D’où vient donc ce trouble ? Les causes de la dyspraxie sont encore mal connues. Les scientifiques pensent qu’elles sont en partie génétiques : il n’est pas rare en effet qu’un membre de la famille soit également connu pour sa maladresse légendaire.

Seule certitude, la dyspraxie est d’origine neurologique car la programmation, le contrôle et la réalisation d’un geste se situent dans notre cerveau.

Améliorer la perception de son corps

Comment aider les enfants dans une telle situation ? Si l’on ne guérit pas de la dyspraxie, on peut diminuer les difficultés des enfants en travaillant sur la perception de leur corps, ce que l’on appelle la proprioception.

L’une des hypothèses des chercheurs est en effet qu’ils ne ressentent pas correctement leur corps. Une tentative de solution imaginée est de leur faire porter un gilet lesté à des endroits stratégiques (au niveau des bras par exemple) pour les aider à mieux appréhender leur poids et mieux comprendre le fonctionnement fin de leurs membres. Ce " traitement " semble les aider dans leurs apprentissages, en particulier celui de l’écriture, qui est primordial et éminemment complexe pour un enfant dyspraxique.

La bonne nouvelle c’est que cet accompagnement, couplé à un diagnostic précoce et la bienveillance de l’entourage, permet à l’enfant de progresser en respectant son rythme pour mener une scolarité et finalement une vie (quasiment) normales.

Retrouvez la chronique de Patrice Goldberg sur La Première :

Qu’est-ce que la dyspraxie ?

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