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Dupuis suspend la parution du nouvel album de Gaston Lagaffe

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Les Editions Dupuis suspendent la parution du nouvel album de Gaston Lagaffe.

"Les Editions Dupuis ont spontanément pris cette décision afin de permettre un débat serein et objectif, en attendant la décision judiciaire sur le fond qui interviendra en septembre 2022", peut-on lire dans un communiqué.

Les Editions Dupuis avaient annoncé en mars dernier la sortie d’un nouvel album du célèbre gaffeur, 25 ans après la mort de son créateur André Franquin. C’est l’auteur canadien Delaf (Marc Delafontaine, connu pour la série des Nombrils), qui avait été choisi pour faire revivre le héros au sein d’un 22e album intitulé "Le Retour de Lagaffe". Dupuis prévoyait un tirage à 1,2 million d’exemplaires.

Mais cette démarche va à l’encontre du souhait du père spirituel de Gaston. La fille de l’auteur (et son ayant droit), Isabelle Franquin, a porté l’action en justice. Elle a saisi le juge des référés du tribunal de première instance de Bruxelles.

Elle considère que cette renaissance est "illégale". Elle estime que "les droits moraux sont inaliénables" et que son père "a toujours exprimé de son vivant, de manière continue et répétée, sa volonté que Gaston ne lui survive pas sous le crayon d’un autre dessinateur", selon un communiqué transmis alors par son conseil, Me Katz.

Dans une interview radiophonique accordée en août 1996 à Hugues Dayez, journaliste à la RTBF, André Franquin tenait ces propos :

S’il fallait, en vieillissant, préparer ses dernières volontés, je dirais vraiment "ne faites jamais dessiner Gaston par quelqu’un d’autre ! " Je n’aimerais pas du tout faire dessiner Gaston même par un très bon dessinateur.

Dans l’émission Déclic, sur La Première, Alain Berenboom, avocat qui défend les intérêts de la maison Dupuis, rappelait quant à lui qu’André Franquin a vendu les droits du Marsupilami et de Gaston Lagaffe à la société Marsu Productions qui a ensuite été rachetée par Dupuis.

Dans les deux contrats mentionnés, soulignait l’avocat, il vend non seulement les œuvres existantes mais également le droit de les adapter moyennant deux réserves de droit moral, mais aucune de ces deux conditions n’est remplie dans ce cas-ci.

La justice examinait cette affaire pour la première fois ce lundi.

Les Editions Dupuis ajoutent encore que "les prochaines semaines permettront de démontrer leur bon droit, et de trouver une solution qui permette à l’œuvre de Franquin de continuer à vivre pour pérenniser l’héritage de ce génie de la Bande Dessinée."

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