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Du théâtre-action pour prévenir le harcèlement en milieu scolaire

Une pièce fort demandée par les directions d'école pour ce grave phénomène de société.

© sbo@rtbf.be

Par Sonia Boulanger

Près de 1000 élèves des trois premières années du secondaire du namurois font suivre une pièce assez dure et touchante à la fois sur le harcèlement en milieu scolaire. Une initiative lancée par l'échevinat de la jeunesse de Namur et qui prend forme avec la pièce jouée par la Compagnie Alvéole dans plusieurs écoles de Wallonie et Bruxelles. 

L'histoire, jouée sur les planches de la scène du Cinex à Namur, est inspirée d'un fait réel: en septembre 2014, une jeune fille de Bois-de-Villers s'est suicidée après avoir, plusieurs mois durant, été la victime de ses collègues de classe. 

Prévenir, informer et sensibiliser à ce phénomène de société, c'est aussi ce qui a guidé l'échevinat de la jeunesse de Namur. "Et il y a du travail, non seulement pour détecter les victimes et les bourreaux mais aussi pour trouver des solutions efficaces face à un phénomène qui va grandissant et qui ,via les réseaux sociaux fonctionne 24 heures sur 24 ." confirmait l'une des éducatrices présentes. Un jeune sur six serait en effet touché par le harcèlement dans son milieu scolaire.

La pièce démarre simplement: une amitié entre deux jeunes filles apparemment équilibrées, studieuses et amoureuses de la vie qui se transforme en haine, semée par une troisième élève qui débarque dans leur école.

A coups de SMS, de vidéos postées à l'insu de la victime sur Facebook, de menaces verbales et physiques, la vie de Manon, la victime, va devenir impossible. Lorsqu'elle osera enfin parler, en postant elle même sur Facebook son calvaire, ses bourreaux la tabasseront dans les toilettes de l'école.

Après avoir joué la pièce, les comédiens invitent le jeune public à leur poser des questions, à rejouer certaines scènes et à se mettre alors dans la peau soit de la victime, soit de la maman, de l'éducateur d'école ou de l'amie qui n'a pas eu la force de caractère de lui venir en aide. "On voit pas en fait quand ça commence", nous expliquait l'une des étudiantes présentes dans le public. Un autre jeune homme nous dit que "ça peut démarrer pour faire une blague et puis cela prend de l'ampleur. Un autre étudiant nous disait que "tout repose avant tout sur le respect. De la personne, des images, de l'histoire et des échanges qui se déroulent entre nous et parfois c'est vrai, ça foire! "

Bruna Bettiole, la comédienne qui joue le rôle de la maman dans la pièce ajoute:  "Ce qui est aussi assez inquiétant, c'est que, visiblement ils ne maîtrisent pas le poids des mots qu'ils utilisent, ni l'impact psychologique que cela peut avoir ".

"Il faut que les jeunes comprennent que parler et dénoncer les faits à un adulte est essentiel face à ces harcèlements. C'est à l'adulte d'agir, de prendre les choses en main et, si cette pièce jouée déjà depuis devant plusieurs centaines de jeunes parvient à les faire réagir dans ce sens, alors on aura marqué des points." nous dit Bruna Bettiole, comédienne et animatrice au sein de la troupe Alvéole.

Mais la chose n'est pas simple et le phénomène prend de l'ampleur. La preuve ? La troupe est de plus en plus demandée par les directions d'école pour venir jouer la pièce H@rcèlements .

www.alveoletheatre.be

 

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