La décision de la Cour suprême aux Etats-Unis est commentée partout dans le monde et inquiète jusqu’en Belgique. Un tel renversement de l’histoire est-il imaginable chez nous ? Comment la lutte pour l’avortement s’est-elle construite en Belgique ? Décryptage.
"Mon ventre. Mon choix", criaient certaines. En Belgique, dans les années 70, l’avortement est un acte totalement illégal. C’est en 1973 qu’un médecin namurois, Willy Peers est arrêté pour avoir pratiqué près de 300 avortements. Il est emprisonné une vingtaine de jours avant d’être libéré. Il lance ainsi un mouvement de désobéissance civil. D’autres médecins le suivent et pratiquent l’avortement.
Mais ce n’est qu’en 1990 que l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) est dépénalisée partiellement… sans le soutien du Roi Baudouin qui refuse de contresigner la loi. Celui-ci cesse de régner temporairement.
En 2018, des évolutions ont lieu. "Il y a eu une nouvelle loi qui a permis de supprimer l’état de détresse que doit démontrer la femme quand elle demande une IVG", explique Diane Gardio, présidente de la commission jeunes, Conseil des femmes francophones de Belgique. "Cette loi a aussi sorti l’avortement du Code pénal."
Mais des sanctions subsistent en cas de non-respect des conditions : pas d’avortement au-delà de 12 semaines de grossesse, un délai de réflexion de 6 jours obligatoire. Il est contesté.