Nous évoquions déjà il y a quelques semaines deux plaintes déposées pour des faits de violence au cours d’expulsions de migrants. Un de ces deux plaignants a depuis été expulsé et rapatrié de force dans son pays, le Liberia, alors que sa plainte était toujours pendante.
Aujourd’hui, nous apprenons qu’une autre plainte a été déposée. Le plaignant est un jeune Somalien. Il explique avoir été drogué de force lors de son expulsion forcée en juillet dernier, privé de nourriture, privé de se laver. Deux nuits de suite, il restera même sur une chaise, menotté au siphon d’un lavabo dans la salle de bains d’une chambre d’hôtel, roué de coups par les policiers qui l’escortaient. Il était alors en attente de son transfert vers son pays d’origine, et puis, comme cette expulsion avait échoué, en attente de son retour en Belgique dans le centre fermé de Bruges.
Ce jeune migrant, une fois de retour a décidé de porter plainte pour torture, traitements inhumains et dégradants, coups et blessures volontaires, détention arbitraire. Une plainte qui est toujours pendante.
Malgré cela, une nouvelle expulsion doit avoir lieu ce soir, alors qu’il n’a toujours pas été entendu dans le cadre de sa plainte et alors qu’un certificat médical le déclare inapte à prendre un vol ("Not fit to fly"). C’est le constat du médecin qui a pu l’examiner hier, dimanche, au centre fermé de Bruges.
Cette expulsion ne refermera pas pour autant sa plainte pour violence. Mais elle compliquera certainement le travail de la justice, d’autant qu’il n’a jamais été entendu à ce propos.