La Grande Forme

Douleur à la vessie : avez-vous pensé au "syndrome de la vessie douloureuse" ?

© Getty Images

Vous arrive-t-il d’avoir des douleurs dans le bas du ventre, et plus particulièrement, à la vessie ? Vous avez régulièrement envie d’aller faire pipi ? Vous souffrez peut-être du "syndrome de la vessie douloureuse." Il s’agit d’une maladie chronique au cours de laquelle la couche interne de la vessie est enflammée et provoque des douleurs. Explications avec le Dr Charlotte, médecin généraliste et référente dans "La Grande Forme."

Le syndrome de la vessie douloureuse est une infection chronique de la vessie, avec une modification de sa couche interne, qui est le siège d’une inflammation. Cette infection semble largement sous-diagnostiquée, car méconnue. On parle d’une à sept personnes sur 10.000 impactées par cette maladie, ce qui est plus ou moins rare. L’affection toucherait dix fois plus les femmes que les hommes.
 

Symptômes :

Dans 25% des cas, la maladie apparaît en dessous de 30 ans, à partir de 18 ans. Sinon, elle apparaît plus fréquemment entre 30 et 40 ans. Il s’agit d’une infection caractérisée par une combinaison de symptômes :
  • Besoin fréquent d’uriner – jusqu’à 60 fois par jour -, urgences mictionnelles ;
  • Besoin d’uriner la nuit ;
  • La sensation d’uriner douloureuse et diminue lorsque la vessie est vide ;
  • Possibles douleurs pendant les rapports sexuels.
Les symptômes peuvent survenir par périodes de crises, entrecoupées de périodes d’accalmie. Certaines personnes en souffrent de manière modérée et d’autres, de manière insupportable. Ce qui peut même les empêcher d’avoir une vie normale. Chez une seule et même personne, l’intensité des symptômes peut varier d’une semaine à l’autre, voire d’un jour à l’autre. Et avec l’âge, les symptômes ont plutôt tendance à augmenter.
 

Causes :

Il existe plusieurs hypothèses à l’heure actuelle, qui expliqueraient l’apparition du syndrome de la vessie douloureuse. A priori, la couche interne de la paroi de la vessie serait extrêmement sensible et l’urine irriterait cette paroi dès qu’elle est remplie. D’autres hypothèses parlent d’une maladie auto-immune, qui attaquerait la paroi interne de la vessie. L’origine de l’inflammation n’est pas connue avec certitude. Certains scientifiques relient son apparition à un accouchement, ou à une infection mal soignée. Il est probable que la cause soit multifactorielle.

Diagnostic :

Généralement, le diagnostic est très difficile à poser. On peut le confondre avec une cystite ou avec l’endométriose. La plupart des patients ont un retard de quatre à sept ans de diagnostic et donc, de prise en charge. Le médecin procède à des analyses d’urine. Il n’y a jamais de bactéries dans les urines. Elles sont stériles. Il y a parfois des globules blancs ou des globules rouges en très petite quantité, mais jamais d’agents pathogènes.

L’urologue peut réaliser "un bilan urodynamique." Cela permet de faire la différence entre une vessie hyperactive et/ou un syndrome de la vessie douloureuse. Ce bilan consiste à envoyer une quantité de liquide dans la vessie. Dans le cas du syndrome de la vessie douloureuse, la capacité de la vessie est fortement réduite et l’envie pressante d’uriner arrive avec 100 ou 150 ml. L’urologue peut également réaliser une "cystoscopie": il va analyser – par voie naturelle – l’état de la vessie. Il peut même prélever une biopsie, ce qui lui permettra d’observer une éventuelle inflammation de la paroi interne de la vessie.

Que peut faire le patient ?

L’alimentation peut augmenter le degré d’acidité des urines. Certaines personnes atteintes ont remarqué que les douleurs s’aggravent deux à quatre heures après avoir mangé certains aliments. Six personnes sur dix atteintes de ce syndrome peuvent reconnaître certains aliments néfastes et responsables de leur douleur. Pour cette raison, il est important de noter les aliments nuisibles dans un carnet. Voici quelques aliments assez connus pour favoriser les douleurs :
  • Toutes les boissons gazeuses ;
  • La caféine, la théine ;
  • L’alcool, les bières, le vin blanc et surtout le champagne ;
  • Les piments forts et les plats épicés ;
  • Les agrumes ;
  • La plupart des noix ;
  • Les conservateurs et les additifs alimentaires ;
  • Dans certains cas, le jus de Cranberry. Alors qu’il peut soulager les infections, il risque d’augmenter les douleurs dues au syndrome de la vessie douloureuse.

Traitement :

Il n’existe pas de traitement curatif, on ne sait pas soigner cette pathologie. Mais il existe des traitements médicamenteux qui soulagent. Et dans les cas les plus graves il existe des traitements chirurgicaux de remplacement de la vessie, ou d’hyperextension de la vessie. Mais ces traitements chirurgicaux ne concernent que les cas extrêmes et restent hyper spécialisés. Si vous voulez en savoir plus, il y a un dossier sur le sujet "Passeport santé."
 
Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13h à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast telles que : Pocket Casts, Podcast addict, Google Podcast ou encore Apple Podcast.
Loading...

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous