Choisir entre prolonger la vie d’un enfant ou celle d’une personne âgée ?
Si l’Inami envisage bel et bien des mesures d’économies, les critères restent encore inconnus. Devrons-nous, à l’avenir, choisir entre prolonger la vie d’un enfant ou celle d’une personne âgée de 70 ans ? "Ce n’est pas dans nos intentions de donner un effet mécanique à un seul critère" prévient déjà le Dr de Ridder, directeur général du service des soins de santé de l’Inami. "Il est important que chaque dossier puisse encore être évalué. Chez nous aussi, on va mesurer le rapport coût/efficacité d’un traitement, ce que l’on appelle le QALY… Mais à côté de cela, on va prendre en compte d’autres éléments, par exemple, s’il s’agit d’une maladie rare ou s’il s’agit d’un enfant… Et il y a certainement encore d’autres critères à prendre en compte. C’est pourquoi nous avons lancé un débat sociétal".
Depuis trois mois, l’Inami semble en effet préparer la population à un changement. En mars dernier, le KCE a mené une enquête sur les "valeurs" auprès de 20 000 Belges. Les questions portaient sur des dilemmes moraux du type : "Faut-il en priorité sauver un enfant de 6 ans atteint d’une maladie incurable ? ou bien payer la dialyse de la grand-mère Lisa ?" Les conclusions qui émergeront de cette étude et les décisions que prendra l’Inami auront des répercussions décisives. "Mais nos valeurs seront utilisées comme des critères d’évaluation, parmi d’autres… " insiste le Dr de Ridder.