Le directeur général de Liège Airport, Luc Partoune, ne désespère pas d'échapper à un procès correctionnel. Il a encore plaidé sa cause, ce jeudi, en degré d'appel. Il est soupçonné de faux et de détournements. Mais il a conclu avec le parquet du procureur du Roi une transaction pénale: il a payé une somme d'argent pour éteindre les poursuites à son encontre. Mais encore faut-il qu'un tribunal homologue l'opération, et c'est là que ça coince...
Doit-il s'agir seulement d'un contrôle formel (le paiement a-t-il été effectué ? le montant est-il proportionnel à la faute ? ) où d'un contrôle approfondi ? Les juristes sont divisés sur ce point, sur la manière d'interpréter la loi. Et ce n'est pas un détail. Parce que s'il faut examiner en détail la régularité de la procédure, il faut alors se pencher sur la revendication de l'ex-chef comptable de Liège Airport. C'est l'homme qui a dévoilé le pot aux roses. C'est lui qui a dénoncé les faits à la justice. Il se pose en victime de l'affaire. A ce titre, il aurait du être associé aux discussions et négociations. Il ne l'a pas été. Il faut donc annuler la transaction. C'est du moins la thèse de son avocat. C'est le sens d'un jugement, rendu en première instance, contre lequel Luc Partoune a introduit un recours.
Factures bidouillées
Et c'est là que, du côté de l'accusation, le magistrat ne s'est pas montré très accusateur. Au contraire.
A suivre ses réquisitions, ce n'est pas un oubli, ce n'est pas une négligence, ce n'est pas par inadvertance que ce plaignant a été laissé sur la touche: les factures bidouillées et lettre antidatée ne portent pas directement préjudice à cet employé. Il n'est donc pas, valablement, "victime". Il n'a pas à prétendre quoi que ce soit. Il faut valider la transaction. La défense du directeur général de Liège Airport s'est évidemment engouffrée dans ce raisonnement.
La décision est attendue pour la fin octobre.