Le moment musical

Don Carlos de Verdi à Liège : chasse, prêche et tradition

© ORW

Camille De Rijck nous parle du Don Carlos Verdi, la nouvelle production de l’Opéra Royal de Wallonie, qui réunit sur la scène un casting vocal d’exception.

Sous fond de guerres successorales d’Espagne

L’opéra Don Carlos de Verdi est un grand opéra à la française, et qui se base sur la tragédie éponyme de Friedrich von Schiller. L’histoire de ce dernier s’inspire des guerres successorales d’Espagne où Philippe II, qui avait hérité de certains territoires de l’Empire de la part de son papa Charles Quint, est devenu roi d’Espagne – mais aussi roi des Asturies, il est duc de Bourgogne – et il a un fils, Don Carlos, qui a lui aussi envie d’avoir le pouvoir. Mais en plus, la femme qu’il devait épouser lui est passée entre les doigts puisque c’est son papa qui l’a épousée à sa place.

Nous sommes en plein milieu du XVIe siècle, l’un des siècles les plus riches mais aussi les plus troubles de l’histoire espagnole. C’est la période de l’Inquisition, où la foi catholique va être à ce point importante qu’elle va un peu tuer tout sur son passage. Les arts vont également en pâtir, il va y avoir à ce moment un véritable trou au niveau de la musique espagnole tellement l’Église catholique balise tout.

Costumes et décors d’époque

Stefano Mazzonis, qui met en scène cette production, a porté son choix sur des costumes et des décors d’époque – comme il le fait souvent. Des décors et des costumes somptueux, qui tendent parfois vers le mauvais goût.

À part ces petits détails, la mise en scène est très sobre, ce qui laisse la place aux chanteurs qui sont assez exceptionnels.

Un casting vocal extraordinaire

Yolanda Auyanet dans Don Carlos de Verdi à l’Opéra Royal de Wallonie
Gregory Kunde dans Don Carlos de Verdi à l’Opéra Royal de Wallonie

On retrouve le ténor Gregory Kunde en Don Carlos, Gregory Kunde qui a 65 ans et qui incarne à merveille un jeune homme et qui nous balance ses aigus comme s’il avait 21 ans, celui qui triomphe à l’applaudimètre, c’est Lionel Lhote qui est magnifique. Parmi les chanteurs belges, il y a aussi Maxime Melnik qui a quelques mesures à chanter en Comte de Lerme mais qui crève la scène.

Et puis, du côté des femmes, il s’est passé quelque chose d’étrange le soir de la représentation à laquelle Camille De Rijck a assisté. Yolanda Auyanet qui chante le rôle d’Elisabeth de Valois a décidé d’arrêter de chanter à l’entracte. Ne se sentant pas bien et ne voulant pas mettre en péril les prochaines représentations, elle a continué à jouer le rôle sur scène mais en se faisant doubler vocalement. Sur le côté de la scène, Lea Gordon s’est installée et a chanté la partition pour permettre à la représentation de continuer comme si de rien n’était.

Le grand inquisiteur de Roberto Scandiuzzi était extraordinaire.

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