Diables Rouges

Domenico Tedesco, le ‘data-freak’ un peu volage au chevet des Diables Rouges

© AFP or licensors

On connaît (enfin) le successeur de Roberto Martinez à la tête des Diables Rouges. Après des semaines de pourparlers, c’est finalement Domenico Tedesco qui est l’heureux élu. A 37 ans, le jeune surdoué italo-allemand prend donc les rênes de notre équipe nationale. Et franchit un nouveau palier dans une carrière qu’il a visiblement décidé de mener tambour battant.

"Il a un don de Dieu. Il pourrait vous convaincre de n’importe quoi quand il vous parle."

Assis derrière le micro, à l’époque en 2017, le gardien Ralf Schärmann. 29 ans, 1m97 de muscle et de détente. Vraie légende du Schalke 04 et quasiment inamovible depuis 2007.

Des joueurs, il en a donc vu passer quelques-uns. Des coaches aussi. 13 pour être précis, en comptant les intérims. Pourtant, au moment de décrire Domenico Tedesco, son entraîneur du moment, il ne tarit pas d’éloges.

Il faut dire qu’à 32 ans, le jeune coach marque les esprits depuis son arrivée à Gelsenkirchen. Lui, le surdoué qui s’est quasiment formé tout seul. Pas de passé de superstar du foot pour lui. Pas même de carrière professionnelle au plus haut niveau. Tedesco est du genre cérébral, préférant s’enfouir dans ses bouquins pour empocher un double diplôme d’ingénieur à 22 ans.

Mais d’une carrière d’ingénieur, il ne sera finalement pas question. Parce que le gaillard est passionné par le foot, biberonné à Football Manager et obnubilé par les stats avancées. A l’image de cette nouvelle vague d’entraîneurs, que la Bundesliga zieute depuis quelques temps, il est un data-freak. Perfectionniste, ne laissant pas le moindre détail au hasard.

On lui prête d’ailleurs la réputation d’un coach qui n’est pas figé dans ses baskets mais qui s’adapte à sa propre équipe et à son adversaire. Avec des joueurs physiques, il prônera un jeu en contre-attaque. Donnez-lui des joueurs techniques et il optera pour un jeu de possession.

Une excellente 1e impression… et puis plus grand-chose

Maintenant que les présentations sont faites, revenons-en à Schalke là où Tedesco va gagner ses premières lettres de noblesse au plus haut niveau. En finissant 2e de Bundesliga, à des années-lumières de l’invincible Bayern, certes, mais devant Dortmund, Leverkusen ou Hoffenheim. Pas mal pour une 1e saison en tant que coach au plus haut niveau.

Il surfera sur sa petite vague pendant un an et demi. Avant de retomber brutalement sur terre et de se faire licencier après une déroute contre Manchester City (0-7). Malgré cette séparation soudaine, sa belle entame de mandat à Gelsenkirchen suffira à convaincre le Spartak Moscou de l’enrôler. Direction la Russie donc pour un coach qui n’a même pas 35 ans.

Mais Tedesco est du genre volage et après deux saisons, ponctuées par un nouveau titre de vice-champion, il annonce ne pas vouloir prolonger pour rentrer en Allemagne. Il signe à Leipzig et succède ainsi à Jesse Marsch (2021) et surtout à… Julian Nagelsmann (2019-2021)

Un autre de ces datas-freaks que Tedesco connaît bien. Les deux hommes ont fait leurs classes d’entraîneur ensemble à l’Académie Hennes-Weisweiler. Tedesco s’est même permis le luxe de finir 1e de classe devant Nagelsmann.

A Leizpig, le refrain se répète pour Tedesco, arrivé en cours de saison. Une bonne première impression, ponctuée par une superbe remontada au classement (avec lui, Leipzig est passé de la 11e à la 4e place) puis… plus grand-chose. Dès l’entame de cette saison, Leipzig retombe dans ses travers. Tedesco ne tient que 5 petites journées avant de prendre la porte.

Des clubs mais aucune sélection nationale

Alors, que penser de ce jeune coach ? Vous l’avez vu, Tedesco ne reste généralement pas très longtemps dans les clubs par lesquels il passe. Parfois, c’est de son plein gré qu’il décampe, parfois il est gentiment poussé vers la sortie. Souvent, la 1e impression est la bonne et c’est ensuite que les choses se gâtent. D’aucuns lui reprochent d’ailleurs un jeu pas assez spectaculaire.

Deuxième chose, Tedesco n’a jamais entraîné de sélection nationale. Roberto Martinez non plus, avant son passage chez les Diables. C’est vrai. Sauf que quand on est un éternel perfectionniste comme Tedesco, les fenêtres internationales, de plus en plus courtes, ne laissent généralement pas énormément de temps pour peaufiner les automatismes. De quoi laisser Marc Wilmots plutôt perplexe : "C’est un entraîneur de club. Sélectionneur ce n’est pas la même chose. Il n’aura pas le temps de préparer ses matches comme en club. En équipe nationale les joueurs arrivent le lundi, et match c’est déjà le jeudi. Donc si on compte la phase de récupération, le coach n’a que deux entraînements pour faire comprendre aux joueurs ce qu’il veut, c’est extrêmement compliqué".

A 37 ans, Tedesco espère donc insuffler un vent de renouveau chez ces Diables qui en ont cruellement besoin. Mais comme depuis le début de sa carrière, il va à nouveau devoir s’adapter à un environnement qu’il ne connaît pas. En est-il capable ? On le saura très vite.

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