En termes de longévité, les Rolling Stones sont sans doute les maîtres incontestés, mais ne vous méprenez pas : d'autres groupes les talonnent. Américain d'origine et de cœur mais britannique d'adoption, Sparks en fait partie, générant depuis 1968 album après album de sa pop excentrique, que le succès soit au rendez-vous ou non.
Heureusement pour le duo que forment Ron et Russell Mael, ces dernières années ont été plutôt clémentes, avec le succès critique et public des albums "Hippopotamus" et "A Steady Drip, Drip, Drip", mais aussi la concrétisation en 2021 d'un projet de longue date : le drame musical "Annette", mis en scène avec abandon par le français Leos Carax. Un rendez-vous avec le septième art marquant auquel s'est joint la même année "The Sparks Brothers" de Edgar Wright, un documentaire tout entier consacré aux "frères Sparks".
Derrière le projet, un vrai défi : un duo aussi excentrique nécessite un film qui l'est tout autant. Bien qu'il n'ait jamais réalisé de documentaire, Edgar Wright est à plusieurs égards l'homme de la situation. Admiré des cinéphiles pour ses comédies de genre ultra-mouvementées, inventives et singulières ("Shaun of the Dead ", "Scott Pilgrim", etc.), le réalisateur anglais est connu pour faire rimer culture populaire et humour – une sensibilité qui se prête plutôt bien à l'univers pop et farfelu de Sparks. Au vu du film, son statut de fan absolu ne fait aucun doute. Dans la lettre d'amour qu'est "The Sparks Brothers", le cinéaste use et abuse des outils du septième art pour raconter l'histoire du groupe : animations, extraits de films, gags visuels et jeux de montage s'enchaînent avec une certaine espièglerie.
Les critiques d’Hugues Dayez avec "Last night in Soho" : the dark side of the Swinging London
Les critiques d'Hugues Dayez
Présenté hors compétition à la Mostra de Venise, "Last night in Soho" du cinéaste britannique Edgar Wright ("Baby...