Régions Brabant wallon

Dissensions au sein du PS tubizien : Michel Januth à la peine au conseil communal face aux questions de l’opposition

Michel Januth a une nouvelle fois été interpellé par l’opposition lundi soir au conseil communal à propos des dissensions au sein de son groupe politique.

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A Tubize, les conseils communaux sont rarement de tout repos. Le dernier en date, lundi soir, a donné lieu à quelques échanges très animés entre Michel Januth, bourgmestre, et Benoît Langendries, chef de file du Renouveau communal. Quel sujet a donc échauffé les esprits ? Les dissensions au sein du groupe socialiste et le rôle de l’administration communale dans cette délicate affaire. Explications.

En octobre, Michel Januth (PS) a envisagé d’évincer deux membres de son groupe politique : Frédéric Jadin, président du CPAS, et Jean-Pierre Fumière, conseiller communal. Des actes d’exclusion ont été rédigés, prêts à être inscrits à l’ordre du jour du conseil de novembre. Mais les deux mandataires visés ont été prévenus de ce qui se tramait. Ils ont finalement sauvé leur tête quelques jours plus tard lors d’une réunion de l’USC, l’Union socialiste communale.

Des actes administratifs controversés

Ces actes d’exclusion, créés dans le programme informatique de la commune en dehors de toute procédure légale, sont au cœur de la controverse. Qui les a rédigés ? Et à la demande de qui ? Interpellé par l’opposition au conseil de décembre, Michel Januth avait déclaré qu’il n’avait pas vu ce document, qu’il n’avait jamais demandé à quiconque de l’écrire et qu’il n’avait jamais été question de l’inscrire à l’ordre du jour du collège communal ou du conseil. "On fera une enquête", avait-il simplement concédé.

Lundi soir, en réponse à de nouvelles questions sur le sujet, Michel Januth a répété qu’il n’avait pas eu connaissance du document rédigé par l’administration.

Mais pour le Renouveau communal, cela ne tient pas la route. Lundi, Benoît Langendries a dévoilé le contenu d’un rapport de l’administration, resté confidentiel jusque là, expliquant dans quelles circonstances et par qui les actes d’exclusion ont été rédigés.

"Au début de la semaine dernière (le lundi 17 ou le mardi 18 octobre), M. Michel Januth (bourgmestre) a évoqué en ma présence différentes options politiques qui étaient sur la table à ce moment-là, peut-on lire dans ce rapport. L’une des options consistait en l’exclusion du groupe politique éB (PS) de deux de ses membres, à savoir Messieurs Frédéric Jadin et Jean-Pierre Fumière. Aucun document ne m’a été remis."

L’auteure du rapport explique ensuite avoir demandé à un membre de son équipe de commencer à rédiger des brouillons de points qui pourraient être utilisés le cas échéant.

Un rapport, des questions

Le rapport, daté du 8 novembre, ne dit pas que Michel Januth a donné l’instruction de rédiger ces actes d’exclusion. Mais pour le groupe Renouveau communal, plusieurs questions se posent. D’abord, pourquoi le bourgmestre et le directeur général n’ont-ils pas mentionné l’existence de ce rapport lorsque le sujet a été abordé lors du conseil communal de décembre ? A ce moment-là, ils avaient forcément connaissance du fameux document.

Ensuite, l’opposition s’interroge sur le rôle de l’administration dans cette affaire. Des agents communaux qui se mêlent de politique en prenant l’initiative de rédiger de tels actes, est-ce normal ? Une faute n’a-t-elle pas été commise ?

Le bourgmestre modifie son discours

Lundi soir, Michel Januth n’a pas répondu à ces questions, campant sur sa ligne de défense. Mais contacté ce jeudi, il a tout de même modifié son discours. Le bourgmestre reconnaît finalement avoir été informé depuis le début des actes d’exclusion rédigés à l’initiative de l’administration. Il dit avoir été surpris à l’époque et explique avoir ensuite contacté le directeur général Etienne Laurent pour lui demander des explications.

Par contre, ce dont il n’avait pas connaissance, ajoute-t-il, ce sont les annotations à la main qui figuraient sur les actes d’exclusion brandis au conseil communal de décembre par Benoît Langendries et par Samuel D’Orazio. Les chefs de file du Renouveau communal et du MR avaient reçu ce document d’un correspondant anonyme quelques jours plus tôt.

Le bourgmestre de Tubize joue-t-il sur les mots ? L’opposition ne manquera sans doute pas de dénoncer une entourloupe.

Enfin, pour Michel Januth, l’administration n’a pas commis de faute, tout au plus une maladresse qui ne justifie pas de sanction.

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