Diables Rouges

Diables Rouges : Fratelli del Belgio

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Par Manuel Jous

Ukraine, Suisse, République tchèque... Qui aurait misé un Euro sur la présence de ces équipes au passage de la flamme rouge, à la place de quelques nations-phares du Vieux Continent, qui ont pris au pied de la lettre l'expression "phase à élimination directe"... Le Portugal, la France et l'Allemagne (dans l'ordre chronologique de leur disparition sur scène) ont surmonté le groupe de la mort en vacillant. Mais quelques pas plus tard, ils se sont écroulés dans un touchant ensemble, en même temps que les Pays-Bas, experts dans l'art d'en mettre plein la vue en phase de groupes, avant de buter sur le premier obstacle venu.

Dans ce contexte particulier d'un tournoi disséminé aux 4 coins de l'Europe, et où toutes les nations ne sont pas logées à la même enseigne en terme de soutien populaire et de distance à parcourir, la performance des Diables Rouges n'est pas à banaliser. Au terme d'une saison harassante, perturbée par le covid, ses quarantaines, ses séquelles et ses tracasseries administratives, les Diables ont déjà réussi la gageure de remporter 4 matchs sur 4. Parmi les 8 équipes rescapées, seule...l'Italie fait aussi bien. Et encore, il lui a fallu recourir à la prolongation contre l'Autriche, et elle a pu disputer 3 de ses 4 matchs dans son Stadio Olimpico ! De tous les peuples de la Gaule, les Belges seraient-ils donc les plus vaillants ? Un peu tôt pour le dire. Mais, en attendant, ne boudons pas notre plaisir, ne banalisons rien et arrêtons de chicaner sur le contenu de certains matchs ou certains morceaux de matchs joués. Actuellement, la Belgique réalise un sans-faute, a inscrit 8 buts et n'en a concédé qu'un seul. On a connu pire incendie sur le lac...

Mais vu que le match le plus important est toujours le suivant, c'est ce soir que l'on pourra dire si la Belgique a sa place dans le carré final.

Contrairement au Portugal, l'Italie est une équipe que la Belgique rencontre souvent en phase finale de tournois : Coupe du Monde 1954, Euro 1980, Euro 2000, Euro 2016... Pas une seule fois, la Belgique n'a réussi à s'imposer. C'est dire l'importance du défi qui l'attend à Munich, et le caractère historique d'un éventuel succès, s'il venait à se dessiner dans le ciel bavarois.

4 possibilités

Pour imaginer l'équipe que Roberto Martinez alignera, il faut prévoir 4 scénarios distincts : avec Eden Hazard et Kevin De Bruyne, avec Kevin De Bruyne mais sans Eden Hazard, avec Eden Hazard mais sans Kevin De Bruyne, ou sans Eden Hazard et Kevin De Bruyne...

1. Avec KDB et Hazard

C'est le cas de figure le plus simple...mais sans doute aussi le moins probable. Si nos deux "keyplayers" sont mobilisables au coup d'envoi, aucune raison de changer quoi que ce soit par rapport à l'équipe qui a triomphé du Portugal. A priori, le onze de base est connu.

2. Avec KDB, sans Hazard

Dans ce cas, il faut pourvoir le poste de soutien d'attaque gauche. Le joueur le plus indiqué reste Yannick Carrasco, même si sa montée contre le Portugal n'a pas été très... percutante et encore moins marquée du sceau de la précision, et même si son début de tournoi (Russie, Danemark) n'a pas frappé les esprits non plus. Il n'en reste pas moins que Carrasco était le meilleur Diable sur l'ensemble des deux matchs de préparation contre la Grèce et la Croatie, et qu'il conserve la forme qui lui a permis de briller avec l'Atletico lors de la conquête de son titre...

3. Avec Hazard, sans KDB

Ici, à l'inverse, il faut désigner le soutien droit de Romelu Lukaku, et aucune évidence ne saute aux yeux. La solution la moins osée s'appelle Dries Mertens. Expérience, polyvalence, sens du but. Sur papier, rien à dire. Mais le Napolitain est probablement le Diable Rouge le plus... décevant depuis le début du tournoi. Imprécis, à contre-temps, peu inspiré... Difficile de le reconnaître, qu'il soit titulaire ou remplaçant... Evidemment, il est possible d'imaginer que l'idée d'affronter l'Italie (qu'il connaît sur le bout des doigts, et pas seulement Insigne, Di Lorenzo ou Jorginho) le transcende. Scruté par deux nations au lieu d'une, sa présence pourrait être une arme à double tranchant...

Jérémy Doku va bien finir par recevoir sa chance, mais actuellement on croit toujours plus en lui dans un rôle de joker bondissant du banc pour exploiter la fatigue adverse, que dans un rôle de titulaire... Si la Belgique se retrouve menée et dans l'obligation de provoquer un déclic, nul doute que le remuant Rennais sera appelé au jeu.

Autres options pour remplacer KDB, Dennis Praet et Leandro Trossard. A priori, on y croit peu. Mais sait-on jamais...

4. Sans KDB et sans Hazard

C'est le cas de figure auquel on n'ose songer, mais auquel il faut se préparer malgré tout.

Sans nos deux stars, passer l'Italie s'annonce extrêmement compliqué, mais ne dit-on pas que la Suisse a sorti la France... sans Hazard et De Bruyne ? Avec un collectif qui se transcende, pourquoi ne pas imaginer soulever des montagnes ? Appenins et Dolomites, tout d'un coup ! Carrasco, Doku, Mertens, Praet, quels que soient les remplaçants désignés, tous devront prester à 150%. Mais un 1/4 de finale d'Euro le mérite bien !

Et le reste ?

Les autres compartiments du jeu, cette fois, ne souffrent aucune discussion. Médicalement, tout le monde est apte, et qualitativement, l'équipe alignée contre le Portugal était ce qui se faisait de mieux. Tant les flancs (Th.Hazard-Meunier), que la charnière axiale (Witsel-Tielemans) ou le trio défensif (Alderweireld-Vermaelen-Vertonghen) méritent d'être reconduits tels quels. Sans parler, il va sans dire, de Thibaut Courtois, actuellement sans doute le meilleur gardien de l'Euro.

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