Ukraine, Suisse, République tchèque... Qui aurait misé un Euro sur la présence de ces équipes au passage de la flamme rouge, à la place de quelques nations-phares du Vieux Continent, qui ont pris au pied de la lettre l'expression "phase à élimination directe"... Le Portugal, la France et l'Allemagne (dans l'ordre chronologique de leur disparition sur scène) ont surmonté le groupe de la mort en vacillant. Mais quelques pas plus tard, ils se sont écroulés dans un touchant ensemble, en même temps que les Pays-Bas, experts dans l'art d'en mettre plein la vue en phase de groupes, avant de buter sur le premier obstacle venu.
Dans ce contexte particulier d'un tournoi disséminé aux 4 coins de l'Europe, et où toutes les nations ne sont pas logées à la même enseigne en terme de soutien populaire et de distance à parcourir, la performance des Diables Rouges n'est pas à banaliser. Au terme d'une saison harassante, perturbée par le covid, ses quarantaines, ses séquelles et ses tracasseries administratives, les Diables ont déjà réussi la gageure de remporter 4 matchs sur 4. Parmi les 8 équipes rescapées, seule...l'Italie fait aussi bien. Et encore, il lui a fallu recourir à la prolongation contre l'Autriche, et elle a pu disputer 3 de ses 4 matchs dans son Stadio Olimpico ! De tous les peuples de la Gaule, les Belges seraient-ils donc les plus vaillants ? Un peu tôt pour le dire. Mais, en attendant, ne boudons pas notre plaisir, ne banalisons rien et arrêtons de chicaner sur le contenu de certains matchs ou certains morceaux de matchs joués. Actuellement, la Belgique réalise un sans-faute, a inscrit 8 buts et n'en a concédé qu'un seul. On a connu pire incendie sur le lac...
Mais vu que le match le plus important est toujours le suivant, c'est ce soir que l'on pourra dire si la Belgique a sa place dans le carré final.
Contrairement au Portugal, l'Italie est une équipe que la Belgique rencontre souvent en phase finale de tournois : Coupe du Monde 1954, Euro 1980, Euro 2000, Euro 2016... Pas une seule fois, la Belgique n'a réussi à s'imposer. C'est dire l'importance du défi qui l'attend à Munich, et le caractère historique d'un éventuel succès, s'il venait à se dessiner dans le ciel bavarois.