Week-end Première

Devenir agent secret : ces métiers et compétences recherchés par la Sûreté de l’État

Toute ma vie j'ai rêvé d'être espion

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

De James Bond à Mata Hari, on a tous et toutes en tête une ou un espion. Pourtant, peu d’entre nous imaginent en quoi consiste réellement ce métier. En compagnie d’Olivier Marchal, sociologue et directeur de la Cité des Métiers de Charleroi, on explore ce monde secret de l’espionnage et du contre-espionnage.

Qu’il s’agisse d’informations industrielles, technologiques, ou bien encore des intentions militaires des uns et des autres, les raisons d’observer ses voisins, ses concurrents et surtout ses ennemis, justifient depuis longtemps que les grandes nations dédient une part de leurs richesses ainsi que des milliers d’hommes et de femmes à des fonctions d’espionnage. Un nombre étonnant avec plus de 150.000 agents au service de la Russie, 110.000 pour les États-Unis et 11.000 pour les Français.

Des espions à la sauce belge

Imaginer d’emblée le métier d’agent secret sous sa forme hollywoodienne, revient à tordre quelque peu la réalité. Car si certaines missions comportent des risques majeurs et demandent parfois de jouer les cascadeuses, on s’approche en réalité plus d’un travail de fourmis dont la série française Le bureau des légendes offre un juste aperçu.

Quant à la Belgique, pays dont les velléités expansionnistes sont sorties de son logiciel national, sa sécurité dépend de fait, moins de sa capacité à espionner ses ennemis, que de sa capacité à se protéger des espions étrangers qui sont légion. En effet, le siège de l’OTAN et de l’Union Européenne attireraient près de 250 espions chinois et 200 Russes. De quoi faire de cette nation étriquée, un véritable nid d’espions étrangers.

Chaque époque, ses enjeux !

L’intention d’espionner ses voisins est probablement aussi vieille que l’Histoire. Mais comme en Histoire, on ne travaille qu’avec des traces tangibles et interprétables, on sait aujourd’hui affirmer que si de nos jours on s’espionne à coups de ballons atmosphériques et d’applications mouchardes pour connaître le prochain secret technologique des concurrents, il y a 3.600 ans, les premières traces d’espionnage portaient, elles, sur des recettes de poteries. À chaque époque, ses enjeux !

L’Histoire de l’espionnage est aussi une histoire des techniques. Parmi lesquelles la fameuse encre au jus de citron, visible seulement à la chaleur d’une bougie. Ou encore, plus originale, celle de Nabuchodonosor, en Babylone, qui faisait tatouer des messages sur le crâne rasé de ses esclaves, qu’il envoyait ensuite, quand leurs cheveux avaient suffisamment repoussé, en mission capilo-épistolaire des plus secrètes.

Et maintenant ? Des micros, des caméras, de l’intelligence artificielle, sont les moteurs du métier. Sans pour autant remplacer l’intelligence spéciale, celle des humains, indispensable à la réalisation des nombreuses missions que peut remplir un agent secret et qui demande plus qu’un seul métier pour y arriver.

© Maciej Toporowicz, NYC / Getty Images

Métier solitaire ou travail d’équipe ?

L’image d’Épinal de l’espion classique est trompeuse. Car tout autour, contribuent, gravitent une kyrielle d’autres métiers. Et c’est ensemble que l’espionnage et le contre-espionnage deviennent possibles. Ensemble cela veut dire : des informaticiennes ; des experts en miniaturisation ; des analystes géopolitiques, des traducteurs en langues rares ; des biologistes, des chimistes. Mais aussi des chauffeurs, des logisticiennes ou encore des psys et même des sociologues !

Autant de talents que les services de renseignements du monde entier recherchent. La France en recrute d’ailleurs 900 chaque année. Et la Belgique, qui a bouclé en campagne de recrutement en 2021, vise un doublement de ses effectifs d’ici à 2024.

Devenir espion, c’est possible ?

C’est parfaitement possible. Pour y prétendre, il faut avoir un diplôme universitaire ou technique, selon les profils recherchés. De sacrées compétences comportementales et un mental d’acier. Il faut aussi être capable de discrétion, d’inventivité et ne pas avoir froid aux yeux. Ensuite ? Se mettre à l’écoute. Car les services de renseignements recrutent parfois d’une drôle de manière. On a récemment découvert que la Russie tentait de recruter des espions français sur le site de vente Leboncoin.fr, et que la Chine aurait approché plusieurs milliers de cadres français de haut niveau via LinkedIn.

Preuve en est de nouveau, qu’il y a du boulot pour protéger son pays des menaces extérieures et que pour s’engager auprès de la Sûreté de l’Etat, rien de plus simple : il faut consulter les offres du Selor. Il faut enfin garder à l'esprit que pour prétendre à un travail d'agent secret, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus : 100 candidats sur 4000ont été embauchés lors de la dernière campagne de sélection.

► Si ces métiers vous attirent et que vous souhaitez vous renseigner, n’hésitez pas à contacter les Cités des Métiers de Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur. Ainsi que les Carrefours des Métiers de Huy, Nivelles, Marche en Famenne, Verviers, Arlon, La Louvière, Mons, Tournai et Mouscron, là eux aussi pour vous aider et vous conseiller, au plus près de vos possibilités. Et si vous préférez passer en digital ?

Pas de souci, avec Miti : la plateforme d’information et d’orientation en ligne de la Wallonie et de Bruxelles.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous