En réponse à l’allocution du Président ukrainien, le Premier ministre belge salue la lutte que mène l’Ukraine non seulement pour sa "survie", mais aussi "pour la pérennité de nos valeurs communes de liberté et de démocratie".
Alexandre De Croo dit "entendre" le "message" et comprendre la "frustration". "Vous plaidez depuis le début de cette guerre pour que l’OTAN impose une zone d’exclusion aérienne", reconnaît le Premier ministre belge, s’adressant au Président ukrainien. "Mais disons-le sans détour : cela signifierait abattre des avions russes et enclencher ainsi une escalade qui pourrait faire basculer toute l’Europe", avertit Alexander De Croo. "Il y aurait encore plus de victimes, la guerre s’étendrait et nous éloignerait d’autant plus d’une solution", ajoute-t-il. "L’OTAN n’est pas partie prenante à ce conflit. Elle ne doit pas le devenir", poursuit Alexander De Croo. "Je sais que ce n’est pas la réponse que vous avez envie d’entendre, mais je pense que vous comprenez cet argument", adresse-t-il à Volodymyr Zelensky.
Cela n’empêche pas la Belgique de choisir un camp : soutien politique "en infligeant des coûts économiques élevés à la Russie", soutien diplomatique, soutien militaire, accueil de réfugiés sont autant d’exemples donnés par Alexander De Croo. "Les sanctions sont efficaces et, ne nous y trompons pas, elles dureront encore longtemps", ajoute-t-il.
Alors que le Président ukrainien, lors du dernier sommet de l’OTAN a sollicité un soutien militaire supplémentaire, Alexander De Croo confirme que "l’armée belge a commandé de nouvelles armes pour l’Ukraine".
Le Président Zelensky l’a rappelé aujourd’hui. L’Ukraine souhaite devenir membre de l’Union européenne. A cela, Alexander De Croo répond que "l’Europe commettrait une terrible erreur si elle faisait attendre l’Ukraine jusqu’au processus formel d’adhésion à l’Union européenne", car ce processus est "long et exigeant".
Alexander De Croo préconise "une solution plus rapide et plus directe", "une intégration économique accélérée de l’Ukraine et de l’Europe". Il s’agirait de "commercer", "investir" et de "donner le droit aux Ukrainiens de devenir pleinement Européens et de participer à des programmes comme Erasmus".
Pour Alexander De Croo, alors que "Vladimir Poutine veut anéantir" la puissance économique de l’Ukraine, "l’Europe sera à l’avant-garde de la reconstruction de l’Ukraine, avec un plan Marshall européen pour l’Ukraine", à condition que "cette barbarie cesse au plus vite".
"Gardez la foi ! Gloire à l’Ukraine et gloire aux héros !", conclut le Premier ministre belge.