Il y a environ 1 million de voitures de société immatriculée en Belgique. L’immense majorité d’entre elles sont des voitures neuves accompagnées d’un leasing. Mais la crise sanitaire et le poids de la fiscalité verte sont passés par là et en 2020, le marché du leasing a chuté de 35,7%.
Et cela a donné des idées à de jeunes entrepreneurs qui depuis deux ans proposent des voitures d’occasion en leasing.
D’abord pour les PME
"Le marché du leasing doit faire face à des nombreux défis", explique Marc Demoulin de Link2fleet, une plateforme spécialisée dans le leasing : "La crise covid a poussé les entreprises à réduire leurs coûts. Elles ne savent pas ce qui les attend dans les mois qui viennent, combien auront-elles encore de collaborateurs l’année prochaine ? Cette incertitude les incite à la prudence. Surtout les PME qui ont déjà des budgets mobilité moins importants. Alors, le leasing de voiture d’occasion, ça peut les intéresser !"
Car les avantages sont indéniables. Alain Etienne est le cofondateur de Kazidomi, une PME qui vend des produits naturels en ligne. Il emploie une quarantaine de salariés et comme leur siège est situé en dehors de Bruxelles, il propose des voitures de société à ses collaborateurs. "On a d’abord fait appel à des sociétés de leasing traditionnelles mais quand Lizy est arrivée sur le marché avec ses voitures d’occasion, on s’est dit que cela correspondait mieux à nos valeurs écologiques. Et en plus c’est moins cher. Environ 100 euros de moins par mois par véhicule. Et l’entretien et les assurances sont compris dans le prix, C’est quand même significatif. Aujourd’hui nous en avons quatre mais on va sans doute en prendre quatre autres."
Plus souple et moins cher
"Les inconvénients existent pourtant", rappelle Marc Demoulin, le premier c’est que le choix de marque et des options sont restreints par rapport aux véhicules neufs. On doit faire avec ce qui est disponible. Et une voiture d’occasion peut éventuellement paraître moins "sexy" qu’une voiture neuve. Mais grâce au moindre coût, on peut aussi monter en gamme.
D’autant que ces voitures sont généralement en très bon état. Entretiens réguliers et état impeccable de la carrosserie sont les conditions minimales pour des véhicules qui auront en outre un faible kilométrage.
C’est en tout cas les conditions que Sam Heymans exige pour acheter les véhicules qu’il propose avec sa société Lizy, leader sur ce marché de niche. "Nous avons commencé il y a deux ans et chaque mois, notre chiffre d’affaires a progressé de 25% par mois. Evidemment avec la crise covid, nous n’avons pas pu livrer des voitures pendant quelques semaines mais depuis le mois de juin, c’est reparti à la hausse", exulte ce jeune entrepreneur anversois. "Nos principaux atouts, c’est le prix du leasing, environ 20% moins cher que nos concurrents, la souplesse : un leasing à partir de 12 mois contre 48 chez les autres et surtout une flexibilité beaucoup plus grande. Les voitures neuves, il faut parfois les attendre des mois. Chez nous en quelques jours, la voiture est disponible." Autant d’arguments qui séduisent les PME mais aussi les particuliers.
Les grandes sociétés s’y mettent
Au point que les grandes firmes de leasing s’intéressent de près à ce marché émergent. Ann Larose responsable de l’innovation chez ALD (70.000 voitures disponibles) en est convaincue, la voiture d’occasion a un bel avenir. "Elle répond aux besoins des PME qui n’ont pas un gros budget mais qui veulent offrir des solutions de mobilité et des avantages fiscaux à leurs salariés. Les livraisons sont rapides puisqu’il s’agit de voitures 'retour de leasing' et déjà immatriculées et, surtout, qui reviennent 100 ou 200 euros moins cher par mois. Nous avons lancé une action test en 2018 qui a rencontré un grand succès et dans les prochaines semaines, nous lancerons une campagne pour doper ce marché qui a de l’avenir".