Cette démonstration de force va-t-elle forcément déboucher sur une confrontation armée ? Les officiels américains ne s’avancent pas sur ce point. "Nous ne savons pas si le président Poutine a pris ou non la décision d’envahir", l’Ukraine, a reconnu le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken lors d’une réunion de l’Otan. "Nous savons qu’il met en place les moyens d’agir vite s’il venait à en décider ainsi."
D’après Antony Blinken, les plans russes prévoient non seulement "des opérations militaires à grande échelle", mais aussi "des efforts en vue de déstabiliser l’Ukraine de l’intérieur". Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu des informations sur un projet de coup d’Etat, impliquant "certaines personnes en Russie" et un oligarque ukrainien.
Les exercices d’avril, une répétition générale ?
Cette mobilisation militaire n’est pourtant pas la première : en avril, la Russie avait déjà déployé quelque 100.000 soldats aux frontières ukrainiennes pour des exercices, justifiés alors par une réponse à des activités "menaçantes" de l’Otan. L’Ukraine s’était également alarmée d’une hypothétique invasion imminente.
Moscou avait ensuite retiré l’essentiel de ses troupes après l’annonce du premier sommet entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Joe Biden. La Russie avait voulu montrer ses muscles pour se mettre en position de force à l’approche de cette rencontre, selon des experts.
Moscou pourrait simplement utiliser la même tactique pour peser sur la nouvelle rencontre entre les deux dirigeants ce mardi. Mais les dirigeants ukrainiens n’y croient pas : ils craignent que la mobilisation du printemps dernier n’était qu’une répétition générale de ce qui les attend. Les exercices auraient permis à l’armée russe d’être désormais prête à mener une opération réelle.
La Russie pointe la menace ukrainienne
Moscou rejette en bloc les accusations de préparatifs d’invasion de l’Ukraine. La Russie accuse en retour l’Ukraine de constituer une menace pour elle. Le Kremlin dénonce le renforcement des capacités militaires ukrainiennes dans l’est du pays.
Selon Moscou, 125.000 soldats ukrainiens se trouvent dans une zone proche des frontières russes et des territoires sous contrôle des séparatistes prorusses. "L’idée que l’Ukraine représente une menace pour la Russie serait une mauvaise blague si la situation n’était pas aussi grave", a réagi Antony Blinken.