Avec la crise sanitaire et toutes les dépenses qui en découlent, la secrétaire d’État au Budget Eva De Bleeker (OpenVLD) a du pain sur la planche. Surprise dans le casting de la Vivaldi et rendue "populaire" lorsqu’elle a fait fuiter les prix des différents vaccins commandés par la Belgique sur Twitter, la libérale va devoir s’atteler à relancer notre pays sur les rails post-Covid.
Le déficit belge s’élève à 10% en 2020, soit 44 milliards d’euros. Jamais depuis l’après-guerre le fossé à combler n’avait été si important. Quel horizon s’offre-t-il à notre pays avec une dette si grande ? "J’ai de l’espoir", relativise d’emblée la secrétaire d’État en charge de trouver les leviers pour remplir ce creux.
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"On voit que la confiance des consommateurs est très haute pour l’instant, de même pour la confiance des entreprises." Son espoir est donc clair. Elle espère que dès que les mesures qui limitent la propagation de l’épidémie seront levées, les Belges et les Européens vont recommenceront à dépenser. "Ils ont épargné beaucoup, pas tout le monde bien sûr car une partie de la population a bien été impactée par la crise mais une grande partie a su faire des économies et comme la confiance des consommateurs augmente."
Vers de nouveaux prix pour les tests PCR ?
À l’ordre du jour du prochain comité de concertation qui se tiendra ce vendredi 4 juin, les tests PCR. Alors que de nombreux pays exigent un test avant l’entrée sur leur territoire, nos voisins français bénéficient de ces tests de dépistage du Covid gratuitement. Résultat : de nombreux Belges franchissent la frontière pour ne pas dépenser un centime pour se faire tester.
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Avec un prix minimum de 47 euros, la Belgique est encore loin de la gratuité. Toutefois, une prise en charge partielle de ce montant par le gouvernement serait à l’ordre du jour. "On va en discuter au sein du gouvernement", confirme Eva de Bleeker. "Mais si on fait tout gratuit, bien sûr ça augmente la dette publique. On va essayer de trouver un équilibre. J’ai entendu 500 millions d’euros mais ça dépend si on fait tout ou une partie gratuite et là rien n’est encore décidé."
Des chantiers maintenant pour maintenir des perspectives
L’objectif assumé par Eva de Bleeker : "donner des chances aux jeunes dans le futur". "On a choisi dans notre gouvernement de faire tout ce qui était nécessaire pour soutenir l’économie et donner la perspective aux générations futures."
Les aides corona seront donc maintenues pour les secteurs mis en difficulté par la crise et qui peinent encore à voir une porte de sortie alors qu’on sait que certaines règles pourraient rester en vigueur jusqu’à septembre. Si ces secteurs seront scrutés avec une vigilance accrue par le gouvernement, "pour les secteurs qui ne savent pas être ouverts tout à faire à cause des mesures", ce sera passage obligé par la case prolongation des aides mise ne place par les autorités.
"Mais maintenant il faut couper certaines mesures aussi car il y a les restaurants et toute une autre série de secteurs qui recommencent. On a dépensé beaucoup alors maintenant il faut s’assurer qu’on ne dépense pas de trop", nuance toutefois Eva de Bleeker.
Vers de nouvelles taxes ?
Mais pour combler la dette, l’équation est assez simple, il faut engendrer de nouvelles recettes. Aller puiser quelque part l’argent qui pourra faire diminuer cet énorme taux d’argent que la Belgique doit rembourser. Selon la secrétaire d’État en charge du Budget, le chantier est déjà amorcé. "Peut-être qu’on ne l’a pas encore vu car pour le moment on parle tout le temps des dépenses pour lutter contre le corona mais déjà, ce gouvernement a aussi commencé à faire des efforts budgétaires."
Parmi les recettes déjà prévues pour remédier à ce manque à gagner dans les comptes de notre pays, de nouvelles recettes sont déjà à l’ordre du jour du gouvernement de la Vivaldi. "Par exemple les taxes sur les comptes titres. Il y a aussi l’aspect de faire une meilleure perception des amendes et la lutte contre les fraudes sociales et fiscales." Eva De Bleeker précise aussi qu’une grande réforme fiscale est en route et menée par le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem. "Il nous faut en Belgique une fiscalité plus honnête et plus correcte", conclut-elle.
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Concernant le déficit qui existait avant la crise, elle renvoie la balle aux gouvernements qui l’ont précédé : "Le problème est qu’en Belgique, il y a un déficit structurel qui existait avant le corona", pointe-t-elle. "Et dans l’accord gouvernemental on a prévu un effort budgétaire de 0,2% fixe et aussi un effort budgétaire variable de 0,2 voire 0,3 ou 0,4% en fonction de la situation économique."