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Des températures records et des concentrations croissantes de gaz à effet de serre : 2022, une année extrême

Des températures records et des concentrations croissantes de gaz à effet de serre : 2022, une année extrême !

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Le dernier rapport circonstancié émanant de Copernicus, l'organe d'observation de l’état de la Terre de l'Union Européenne, est alarmant : 2022 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée en Europe et d’un point de vue mondial, la cinquième (avec une très faible marge). Les polluants ont proliféré. De nombreux records de températures ont été battus. L’été dernier a été le plus chaud jamais enregistré. Une année "d’extrêmes climatiques", précise le programme Européen, dont les données sont fiables et actualisées.

Chaque année, le service Copernicus, piloté par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, publie le recueil de ses données sur le climat : un mémento des douze derniers mois compilant les concentrations de gaz à effet de serre, les températures et autres faits météorologiques. Le constat est sans appel : sécheresse et inondations ont touché de vastes régions, et les températures ont été anormalement élevées, accomplissant de sinistres exploits en battant des records européens et mondiaux.

Le Vieux continent a connu son été le plus chaud jamais enregistré. Plusieurs vagues de chaleur, prolongées et intenses, ont impacté certaines régions à l’ouest et au nord. En outre, Copernicus constate que l’Europe souffre davantage du changement climatique : au cours des trente dernières années, les températures ont progressé chez nous bien davantage que dans n’importe quelle autre région du monde.

Des températures records et des concentrations croissantes de gaz à effet de serre : 2022, une année extrême !
Des températures records et des concentrations croissantes de gaz à effet de serre : 2022, une année extrême ! © Tous droits réservés

Records et sécheresse

Les années les plus chaudes enregistrées dans le monde ont été, jusqu’à présent, 2016, 2020 et 2019 et 2017. Au cours de ces années, la température moyenne annuelle a été supérieure de 0,3 °C à la période de référence, 1991-2020. L’Europe occidentale est particulièrement en ligne de mire. Et si on compare avec la période 1850-1900, années référentes pour l’ère préindustrielle, la hausse est de plus de 1° (1,2°). Cela fait donc, dans nos pays, 8 ans sans interruption que le mercure dépasse les valeurs de l’ère préindustrielle de plus de 1°.

Notre hiver a été notablement doux, se classant dans le top 6 des hivers les plus chauds depuis l’existence des relevés, les thermomètres affichant des valeurs d’environ 1° C au-dessus de la moyenne. Juin et octobre ont battu des records ! Ainsi, ocobre fut particulièrement doux avec des températures de près de 2° C au-dessus de la moyenne. La chaleur, le manque de pluie et les sols secs ont semé la sécheresse, en particulier dans les parties sud et centrale du continent, provoquant des incendies en France et en Espagne, et impactant l’agriculture, la gestion de l’énergie et le transport fluvial bien au-delà de ces frontières.

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Le topo mondial est du même acabit

Photo d'illustration
Photo d'illustration © 2022 Anadolu Agency

Les deux régions polaires ont connu des épisodes de températures record. En mars, l'Antarctique a connu une période chaude et intense avec des températures bien supérieures à l’équilibre. À la station Vostok, à l'intérieur de l'Antarctique oriental, par exemple, la température a atteint -17,7 °C, la plus chaude jamais mesurée en 65 ans. En septembre, les températures au centre du Groenland étaient supérieures de 8 °C à la moyenne. Du jamais vu depuis 1979 ! Les vents de sud, anormalement chauds, ont balayé la terre verte.  Face à ces conditions, rudes et dantesques, les glaces de mer sont anormalement basses. Au cours de la seconde moitié de février, l’Antarctique s’est adjugé un triste record : l’étendue quotidienne de la glace de mer n’a jamais été aussi basse, pulvérisant le record de 2017.

Le crescendo habituel du GES

En 2022, les gaz à effet de serre affichent une progression constante : les concentrations en dioxyde de carbone sont à la hausse (2,1 ppm pour "parties par million", unité de mesure des particules) et enregistrent ainsi les niveaux les plus élevés depuis deux millions d’années. L’augmentation du méthane participe lui aussi à cette performance : avec sa moyenne annuelle de 1894 ppb (partie par milliard), elle pulvérise des records vieux de 800 000 ans. L’accumulation des deux gaz dans notre atmosphère est conséquente : la plus élevée enregistrée par les satellites et autres techniques de captation de données. Le dioxyde de carbone et le méthane sont les principaux moteurs du changement climatique.

En 2022, le nombre de feux de végétation et de forêt, dans certaines régions d’Europe, a grimpé en flèche. En France, en Espagne, en Allemagne et en Slovénie, là où les conditions ont été les plus chaudes et les plus sèches, l’été a été particulièrement dévastateur, et la qualité de l’air en pâtit. Un record là aussi : les émissions totales estimées d'été (juin-août) provenant des feux de forêt dans l'Union européenne et au Royaume-Uni étaient les plus élevées depuis 2007.

La solution parfaite, pérenne et universelle n’existe pas. Les observateurs martèlent les solutions préconisées : réduire de toute urgence les émissions de carbone, et trouver les postures offensives, tactiques et combatives, face au changement climatique.

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