Dès le mois de janvier, l’ex-institut Montéfiore, au pied du faubourg Saint-Gilles, va subir une cure de jouvence : le groupe Moury lance un vaste chantier de réhabilitation, avec des appartements, et du stationnement automobile en sous-sol. Vu l’intérêt patrimonial du site, des archéologues ont procédé à des fouilles, avant que n’arrivent les pelleteuses.
Et ils ont fait quelques trouvailles. Des traces de forges médiévales, notamment. Et puis des fosses à déchets, des dépotoirs en quelque sorte, qui datent de la période où l’endroit a été occupé par l’ordre religieux des sépulcrines, aux seizième et dix-septième siècles. Des restes de tables, et une certaine quantité de services à thé en porcelaine anglaise
Comme l’explique Guillaume Mora-Dieu, de l’agence wallonne du patrimoine, "les chanoinesses étaient plutôt orientées vers l’éducation, et le couvent s’est doublé d’un pensionnat ; non pas pour des demoiselles de la région, mais pour des filles de bonnes familles anglaises ; des familles restées catholiques, en bute à des difficultés comme minorité religieuse, qui ont à cette époque, envoyé leurs enfants poursuivre leur éducation sur le continent". Et visiblement, ces liégeoises d’adoption n’ont pas renoncé, loin de là, à leurs habitudes d’outre-manche, et au five o’clock tea. Dans cette vaisselle d’importation, de verres gravés aux prénoms d’élèves, également. La piété n’a pas empêché, à l’évidence, de cultiver un certain art de vivre…