Pour mener cette étude, l’équipe de chercheurs a injecté 10 à 12 cellules souches humaines dans des embryons de souris en développement. En 17 jours, ces cellules souches se sont développées en millions de cellules matures, y compris des globules rouges et des cellules oculaires humaines.
"Ces observations suggèrent que le mécanisme qui spécifie le temps de développement peut être modifié", explique le Dr Feng cité par CNN. "Avec cette implication, il y aura des découvertes plus spectaculaires à l’avenir."
L’équipe a utilisé une technologie révolutionnaire
Lors de recherches précédentes, les scientifiques n’avaient détecté qu’environ 0,1% de cellules humaines dans des embryons de souris modifiés.
Ces chimères humains-souris qui présentent 4% de cellules humaines, c’est donc un résultat frappant. Et en raison de la technique utilisée par l’équipe pour compter les cellules, le Dr Feng a déclaré que ce chiffre de 4% est inférieur à la réalité.
L’équipe a réalisé cet exploit en convertissant les cellules souches pluripotentes humaines, qui peuvent potentiellement produire n’importe quelle cellule ou tissu dont le corps a besoin pour se réparer, en un état antérieur.
La conversion de ces cellules les a rendues compatibles avec le groupe interne de cellules à l’intérieur d’un embryon de souris à un stade précoce, qui génère toutes les cellules du corps. Ainsi, lorsque ces cellules humaines à un stade précoce ont été injectées dans des embryons de souris, elles se sont développées bien mieux qu’elles ne l’auraient fait autrement.
"Nous avons pensé que si nous pouvions faire en sorte que les cellules souches pluripotentes humaines se comportent comme les cellules souches pluripotentes de souris, les cellules humaines devraient se mélanger aux cellules souches de souris dans un blastocyste de souris", ajoute Jian Feng. "Et c’est exactement ce que nous avons trouvé."
Cette expérience est un peu comme l’émulation de Windows dans un Mac
L’expérience menée par l’équipe de chercheurs indique que "le programme génétique incarné dans un embryon de souris et le programme génétique incarné dans les cellules souches humaines peuvent se croiser assez bien". En d’autres termes, il existe une compatibilité évolutive suffisante entre les souris et les humains pour que les embryons de souris constituent un environnement relativement propice à la culture de cellules humaines.
"La vie est un système logiciel basé sur l’ADN qui exploite l’énergie pour produire des informations", poursuit le Dr Feng. "Cette expérience est un peu comme l’émulation de Windows dans un Mac".