Diables Rouges

Des résultats historiques, un exploit brésilien et une triste sortie au Qatar : le bilan contrasté de Roberto Martinez

L’héritage de Roberto Martinez laisse à désirer.

© BELGA

Après l’élimination des Diables rouges face à la Croatie ce jeudi, tous les regards sont désormais tournés vers les Diables qui pourraient annoncer leur retraite internationale mais également vers l’Union belge pour savoir qui succédera à Roberto Martinez. En attendant, c’est l’heure de faire un premier bilan.

La Belgique n’est plus à la Coupe du monde, c’est une vérité qui fait mal mais bien réelle. Incapables de renverser la situation compliquée dans laquelle ils s’étaient eux-mêmes placés, les Diables ont subi un terrible échec. Sous contrat jusqu’à la fin du tournoi, Roberto Martinez ne pensait sans doute pas devoir quitter les Diables si tôt. Désormais, l’Union belge va devoir prendre une décision concernant son avenir alors que son bilan est finalement assez inégal.

Une performance historique en Russie

Nommé le 3 août 2016 pour remplacer Marc Wilmots après l’humiliation galloise lors de l’Euro, le nouveau sélectionneur a su imposer sa patte : fini le système à 4, place à un système à 3 derrière avec des pistons. Comme son prédécesseur, il a passé les qualifications sans broncher avec un joli 28 points sur 30.

En Russie, l’espoir était permis. Tout le pays rêvait de la couronne mondiale. De l’avis de tous, c’était la plus belle chance de cette génération que tout le monde appelle la "génération dorée". Malgré les blessures de Kompany et Vermaelen, les Diables se sont qualifiés pour les huitièmes de finale sans trop de difficultés.

Face au Japon, Roberto Martinez est passé à deux doigts de subir une véritable humiliation. Mené 2-0 à l’heure de jeu, le Catalan a fait les changements nécessaires pour revenir au score et s’imposer sur le fil. C’est ensuite la montagne brésilienne et ses cinq étoiles sur le maillot qui se sont dressés devant les Diables. Pour renverser l’Everest, il fallait oser et Martinez a osé, faisant confiance aux entrants qui avaient renversé le Japon (Chadli et Fellaini) mais également en surprenant en alignant Lukaku sur le côté droit et De Bruyne en faux neuf. Résultat ? Une victoire 2-1 qui restera comme le principal fait d’armes de cette génération.

Oui, parce que, après le Brésil, la France n’a pas subi le même sort. Handicapés par l’absence de Meunier, suspendu, les Diables ont été battus par les futurs champions du monde. Et ce n’est pas la nouvelle victoire contre l’Angleterre pour la troisième place qui aura réussi à faire oublier la désillusion de Saint-Pétersbourg. Pourtant, les Diables ont réalisé en Russie la meilleure performance de leur histoire. Le verre a été rempli mais pas entièrement. Entre occasion unique ratée et performances de hauts vols, chacun retiendra ce qui lui convient le mieux.

Une deuxième claque

La Belgique n’est pas passée loin de décrocher le graal en Russie mais la création de la Ligue de nations ouvrait plus de possibilités pour ne pas rester les mains vides. Cela n’a pas aidé. Lors de la première édition, tout avait pourtant bien commencé. Les Diables n’avaient besoin que d’un point lors du dernier match en Suisse pour rejoindre le Final Four et menaient déjà 0-2 après un gros quart d’heure. Sauf que tout s’est écroulé ensuite. La Nati est revenue au score en cinq minutes, avant de prendre les devants et de dérouler. Score final : 5-2. Une déroute historique. Une claque monumentale. Les Diables sont tombés de haut ce jour-là.

La France et l’Italie bourreaux des Diables

Pourtant, il a fallu tourner le bouton rapidement et les hommes de Roberto Martinez l’ont fait, remportant leurs dix matches l’année suivante en qualifications dont deux rencontres face à la Russie, l’adversaire le plus coriace sur papier. En 2020, la Belgique a continué sur sa lancée en remportant son groupe en Ligue des nations, de quoi arriver pour l’Euro avec de la confiance.

Sur la scène continentale, tout semblait s’emboîter, dans les résultats en tout cas. Les Diables ont atteint les quarts de finale avec quatre victoires au compteur et un petit but encaissé. Face à l’Italie, tout s’est effondré. Le jeu de la Nazionale a fait plier toute l’équipe qui n’a pas réussi à égaliser malgré la réduction du score de Lukaku, les changements n’ont rien changé.

Trois mois plus tard, la France a brisé un nouveau rêve des Diables en demi-finales de la Ligue des nations alors qu’elle était menée 2-0. Malheureusement, la puissance collective française a pris le dessus sur notre équipe, comme celle de l’Italie lors du match pour la troisième place.

Le Qatar, tache indélébile

Depuis, rien ne va plus, ou pas grand-chose. Si les qualifications pour le Mondial ont ressemblé à une nouvelle formalité, la Ligue des nations a été un échec. Battus à deux reprises par les Pays-Bas, les Diables n’avaient pas du tout rassuré avant de s’envoler pour le Qatar et ce Mondial hivernal.

Dans le Moyen-Orient, le niveau de jeu affiché a été très largement en deçà des attentes. Victorieux face au Canada malgré une prestation plus que médiocre, les Diables ont ensuite subi la loi des Marocains au terme d’une nouvelle rencontre qui ne ressemblait pas à grand-chose. Pour survivre, les Diables devaient impérativement battre la Croatie. Ils ne l’ont pas fait, les voilà donc dehors dans ce qui ressemble au point final d’une génération dorée qui a totalement rouillé lors de sa tournée d’adieu.

Et dans les chiffres ?

Avec 2,29 points/match, Roberto Martinez possède, et de loin, le meilleur bilan chiffré de l’histoire des Diables. Sélectionneur durant 79 rencontres, l’Espagnol restera celui qui aura mené notre équipe nationale à la tête du classement FIFA durant plusieurs années et réalisé la meilleure performance de l’histoire sur la scène planétaire en Russie. Toutefois, les contre-performances lors de l’Euro 2020 mais surtout au Qatar resteront comme des déceptions indélébiles. Tout comme celles en Ligue des nations.

À l’heure probable du bilan, son avenir n’ayant pas encore été officialisé, Roberto Martinez restera l’homme qui aura été à deux doigts de couronner les Diables malgré leur longue présence sur le trône de la FIFA. Les plus négatifs retiendront qu’il n’aura pas réussi à transformer l’essai malgré la plus grande chance de l’histoire du pays. Les autres retiendront plutôt l’épopée et les émotions qu’il nous a offertes. Reste à savoir si l’Union belge privilégiera le verre à moitié plein ou à moitié vide.

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