Ils ont d’ailleurs participé à un exercice un peu particulier à Rocroi, près de Couvin, juste après la frontière. Les pompiers de la zone Dinaphi étaient aux cotés des pompiers français de la zone des Ardennes. Ensemble, ils ont participé à un exercice de balisage sur une portion d'autoroute en faisant comme s’il y avait eu un grave accident routier.
"Compenser l’un par l’autre"
D'un côté comme de l'autre (de la frontière), les pompiers veulent unir leurs forces pour apporter une aide adéquate le plus rapidement possible de Givey à Revin, de Couvin à Beauraing et peu importe le drapeau sous lequel travaille le pompier.
Premier avantage mis en avant par Gilles Boonen (pompier à Yvoir) : la mutualisation des moyens. "Par exemple, il y a des heures dans la journée où il manque parfois de volontaires, car ces gens travaillent aussi bien en France qu’en Belgique. Ici, lors d’un gros incendie, on pourra très bien mettre une autopompe à six, une échelle à deux personnes, avec la présence d’officiers. Les moyens venant des deux pays. On compensera l’un par l’autre."
Tout cela pour intervenir et sauver des vies le plus efficacement possible.
Comment vont-ils s'organiser pratiquement ?
Notamment pour connaître les besoins matériels de leurs homologues en cas d'intervention. Et bien, tout simplement en allant voir sur les copies des pompiers d'en face. "C’est-à-dire que le dispatching des pompiers français a une vue en temps réel sur nos moyens matériels et humains. Comme nous à la zone Dinaphi, sur la situation française, explique encore Gilles Boonen. Par exemple, on sait que les Français ont moins d’autos-échelles que nous, et qu’il faut plus de temps pour que ce genre de véhicule arrive sur place. On peut très bien imaginer faire venir un véhicule à nous rapidement sur les lieux dans la région frontalière."
Vous l'aurez compris : c'est tout bénéfice pour la rapidité d'intervention. Et c'est possible parce que des hommes de terrain se sont mis ensemble pour trouver des solutions. Il faudra un jour ou l'autre, codifier, régulariser de manière politique sans doute ces bonnes pratiques. Mais en attendant : ça marche !