Un comité d'experts indépendants coordonné par l'Agence pour l'évaluation de la qualité de l'enseignement supérieur (Aeqes) a analysé la formation en criminologie en Fédération Wallonie-Bruxelles. Des recommandations pour la "sauver" ont été présentées mardi.
La criminologie a le vent en poupe. La matière suscite un large intérêt au sein de la société, la FWB est la seule à offrir une formation en français en Europe et les masters de l'ULB, l'UCLouvain et l'ULiège sont désormais ouverts à davantage de bacheliers. Résultat: certains établissements ont enregistré des hausses allant jusqu'à 30% en dix ans.
La stagnation du corps enseignant combinée à la hausse constante des inscriptions inquiète les experts. "La situation en l'état fait peser sur les académiques une charge qui peut devenir insupportable."
Le comité a formulé 13 recommandations pour remédier à cette situation et "préserver l'originalité qui fait la richesse de la formation en FWB".
Au premier rang de celles-ci figure la création d'un bachelier en criminologie, comme en Flandre et dans de nombreux pays anglo-saxons. Le master est actuellement "orphelin et accessible à un public dont l'hétérogénéité rend difficile l'enseignement harmonisé et progressif d'une matière complexe".
Les experts constatent aussi que le décret Paysage a produit des effets néfastes pour la criminologie également, particulièrement en supprimant l'année préparatoire qui permettait une remise à niveau des étudiants.
Enfin, concernant le volet financier, les experts pointent l'enveloppe fermée "qui pénalise les écoles de criminologie en raison du faible soutien institutionnel dont elles bénéficient". À court terme, une solution pourrait passer par une mutualisation des efforts entre universités.