L'expression et son application sont anglaises: "Sunday closed". Pour bpost, en tout cas, le dimanche ne sera plus considéré comme un jour de fermeture dans la section distribution de colis.
Dès le 7 février, l'entreprise sera active sur tout le territoire.
Comme le précisent nos confrères de "Sud Presse", elle l'était déjà, mais partiellement, via sa filiale Dynalogic.
Le J+1
bpost va donc faire tourner son personnel le dimanche pour distribuer environ 10.000 colis.
On en devine les raisons: la concurrence très rude entre les opérateurs dans un marché désormais ouvert. "Mais c'est aussi sous la pression de quelques marques comme Vanden Borre, Coolblue, Krëfel, Amazon ou Zalando", ajoutent les syndicats. "Ces déposants veulent satisfaire leurs clients et les livrer à J+1".
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Or, il paraît évident que des commandes sont facilement passées la veille, le samedi.
Le consommateur est-il à ce point impatient d'en recevoir la livraison?
Le doute est permis, en parcourant, comme la RTBF au bureau central bpost de Mons, la file d'attente.
"Ce ne sont pas des pères Noël"
Des partisans? "Oui, puisque nous sommes plus souvent à notre domicile le dimanche qu'un autre jour de la semaine". "Oui, j'en suis ravie. Nous avons plus de temps le dimanche."
Des réfractaires ou même des opposants? "Songeons au personnel, déjà sur la brèche six jours sur sept. Ce ne sont tout de même pas des pères ou des mères Noël qui apportent des cadeaux!"
Un couple renchérit sur ces nouvelles exigences horaires qui "méritent un bon complément de salaire."
Un accord sous réserve
Évalué dans six mois, l'accord provisoire entre la direction et les syndicats intègre, en effet, une valorisation salariale.
"150% pour une prestation dominicale", propose la direction. "200%", réclament les syndicats, dont la CGSP qui, face à cette opposition, n'a pas signé l'accord de ce projet pilote. "Et qui dit, ajoute Thierry Tasset, permanent syndical, "que dans un deuxième temps, ce travail dominical ne sera pas imposé?"
Cette phase test sera en effet exécutée par des volontaires.
"En temps que syndicat, commente Stéphane Daussaint, le responsable général de bpost à la CSC Transcom, "nous regrettons toujours le travail du dimanche. Le travailleur a droit à un jour de repos fixe par semaine. Mais refuser ces livraisons le dimanche, ce serait prendre des risques par rapport à l'ensemble du volume des paquets."
Autrement dit: la concurrence s'en emparerait. Et par effet domino empièterait sur les volumes bpost de la semaine.
Ce projet pilote de bpost, que la direction n'a pas souhaité commenter ce mardi, sera effectif dans six mois à plusieurs conditions. En plus de ce qui a déjà été évoqué, celle de trouver une véritable demande, au-delà de la crise sanitaire.
L'e-commerce séduira-t-il alors toujours autant?