La police liégeoise souhaite acheter dix lance-grenades. C’est la suite des caillassages que les agents ont subis à Droixhe lors de la nuit du réveillon du nouvel an.
Le maître-mot de la doctrine zonale de maintien de l’ordre, c’est la "désescalade". La négociation l’emporte sur l’usage des matraques ou des bombes au poivre. Mais à certains moments, il manque de moyens défensifs pour tenir des assaillants à distance. Il ne s’agit pas de s’équiper de ces engins explosifs qui, depuis quelques mois, suscitent la polémique chez nos voisins français, mais plutôt de propulseurs pour des cartouches qui, en l’air, libèrent des capsules qui, lorsqu’elles retombent, dégagent une poudre lacrymogène. De quoi, selon le commissaire en chef, éviter de recourir aux autopompes ou à la cavalerie.
Le dossier a provoqué de longs débats. Les pétébistes s’opposent à cette acquisition, parce que le gaz utilisé est catalogué comme "arme chimique" dans l’une ou l’autre convention internationale. Les écologistes craignent que le mode d’engagement de ce matériel, plutôt flou, ne devienne plus agressif, dans quelque temps. Les verts de gauche redoutent des dégâts si la consigne de tir en cloche n’est pas respectée ; si, en situation insurrectionnelle, un tir tendu intervient. Les réponses techniques n'ont pas désarmé les oppositions. La décision a été adoptée par la majorité socialiste et libérale, avec le renfort des démocrates humanistes et de l'élu du parti DéFI.