Parmi ces élèves qui se plaignent, il y a Michael (prénom d’emprunt puisque le jeune homme préfère rester anonyme). Il est actuellement en 4e secondaire générale, option sciences fortes, dans une école secondaire bruxelloise.
"Au début du confinement, tout allait bien", explique-t-il. "J’ai pu répondre aux appels et aux mails des profs et de l’école. Et donc faire les travaux demandés. Mais, ensuite, ma sœur a dû récupérer son ordinateur et quitter la maison en journée. Or, ces appels, ils étaient uniquement pendant la journée et il n’y avait pas d’autres ordinateurs dans ma famille. Puis, même mon GSM a lâché. Je n’ai donc plus pu avoir de contact et de suivi totalement régulier. J’ai prévenu l’école pour signaler le problème. Mais aujourd’hui, on m’a dit que les élèves qui n’avaient pas pu avoir un suivi très régulier allaient avoir des problèmes. Du coup, je crains qu’on me fasse redoubler mon année ou, au moins, d’avoir une très grosse deuxième session". La décision de l’école le concernant devrait tomber dans les heures qui viennent.
Un cas qui est loin d’être unique. La Fapeo et l’association Infor-Jeunes Laeken disent déjà avoir reçu une soixantaine de témoignages de ce type, en direct ou par téléphone. "Pourtant, dans la circulaire envoyée par la ministre de l’enseignement, il y a des mots-clés clairement mis en avant", précise Chantal Massaer, la directrice d’Infor-Jeunes Laeken. "Par exemple, les redoublements ou deuxièmes sessions doivent être EXCEPTIONNELS. Il faut faire preuve de BIENVEILLANCE et on souligne l’importance d’établir un DIALOGUE entre les familles, les élèves, leurs professeurs et l’école, afin de juger de la réussite de l’année scolaire. Visiblement, dans certaines écoles, on n’a pas vraiment suivi ces règles".