C'est vous qui le dites

Des cours d'éducation sexuelle pour tous les élèves : quelle place doit avoir la sexualité à l'école ? 

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Pour lutter contre les violences faites aux femmes, il est prévu d’étendre les cours EVRAS - d’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle - dans les écoles pour sensibiliser tous les élèves. Actuellement, seulement 15% suivent ce cours, ce qui crée des lacunes en matière d’éducation sexuelle selon un responsable de planning familial qui s’exprime dans La DH. Il s’inquiète, par exemple, que des jeunes pensent se protéger du sida en prenant la pilule. Le Centre d’Action Laïque appelle à ce que ces cours soient dispensés dès le plus jeune âge.

Quelle place doit avoir la sexualité à l’école ? C'est la question que l'on vous posait ce matin dans "C'est vous qui le dites". 

Voici quelques moments forts de l'émission…

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CVQLD "..." © DoloresGiraldez - Getty Images/iStockphoto

"Ce genre de cours doit avoir une énorme place à l'école"

Valérie, une auditrice originaire de Philippeville, en province de Namur, est intervenue à ce sujet sur notre antenne : "Ce genre de cours doit avoir une énorme place à l'école car avec les réseaux sociaux et ce qui se passe dans les films et même dans les dessins animés, on se doit de protéger et éduquer les enfants face à la violence. Il faut aussi leur apprendre que ça peut commencer par la violence psychologique. Personnellement, si j'avais appris ce genre de chose, j'aurais peut-être vu, en tant qu'enfant, que ma sœur était victime d'abus sexuel... Trop de parents n'osent pas parler de sexualité avec leurs enfants et même de leur orientation sexuelle... On doit leur apprendre que la sexualité est un geste d'amour mais aussi par exemple, comment mettre un préservatif, utiliser la pilule, etc. Il faut pouvoir parler de tout en famille mais hélas, ce n'est pas toujours possible chez tout un chacun d'où la nécessité de ces cours."

Il y a tellement de choses à apprendre aux enfants surtout qu'avec les réseaux sociaux, rien n'est facile, il n'y a plus que des plans cul !

Valérie poursuit et conclut : "Désormais, à cause des réseaux sociaux, les jeunes parlent parfois de sexe dès l'âge de 12 ans donc autant les y éduquer dès la 5e primaire ! Il faut leur apprendre le corps humain et le respect de celui-ci. Certaines jeunes filles ne savent pas ce que c'est que d'avoir des règles ou un orgasme par exemple. Personnellement, à l'époque, j'aurais aimé en savoir plus sur la sexualité en général, ce qui est normal ou pas mais aussi connaître les droits des adultes sur les enfants. Il y a tellement de choses à apprendre aux enfants surtout qu'avec les réseaux sociaux, rien n'est facile, il n'y a plus que des plans cul ! Maintenant, c'est : "Salut, ça va ? - Je t'aime - On b**** ?! - Je te bloque !". Le monde est devenu comme ça, c'est aberrant, notre rôle est donc de protéger et d'éduquer nos enfants face au système actuel.

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"Je trouve qu'il n'y a pas assez de cours de ce genre..."

Direction Estinnes à présent, en province de Hainaut, où Miguel témoigne : "C'est très important de veiller à la vie affective et sexuelle dès le plus jeune âge dans les écoles. Je trouve qu'il n'y a pas assez de cours, on donne cette tâche aux enseignants mais ce genre de tâche n'est pas assez régulière, elle devrait être réalisée quotidiennement via des ateliers donnés par des éducateurs spécialisés en milieu scolaire. Il en faudrait plus, c'est leur rôle, ils sont formés pour ça ; la prévention à la sexualité et aux déviances sexuelles. Il faut leur apprendre dès le plus jeune âge la vie affective et la vie sexuelle et bien distinguer et dissocier les deux. Cela permet d'éviter des comportements déviants à l'avenir. [...] Le problème est qu'on a grandi dans une société où on libéralise l'image de la sexualité et donc les enfants vont s'imprégner de ce genre de comportement - pas socialement acceptable, pas réel souvent et mal représenté - et cela peut être dangereux. Donc je considère que c'est tout à fait le rôle de l'école que de les y éduquer."

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"Je ne pense pas que le cours suffise..."

Enfin,  du côté de Bruxelles, Caroline conclut : "Personnellement, je ne pense pas que c'est ce qui va aider à lutter contre la violence faite aux femmes. C'est pas à l'école qu'il faut apprendre ça mais plutôt à la maison... Ce n'est pas parce qu'on l'apprend à l'école qu'il n'y aura pas d'incidences plus tard. Je suis émue d'en parler parce que j'ai eu beau suivre des cours d'éducation sexuelle, à l'âge de 16 ans, j'ai quand même été victime de faits douteux par un beau parleur... On avait pourtant fait des débats à l'école, on en avait parlé mais ça n'a rien changé. Cependant, grâce à ces cours, les jeunes femmes peuvent se rendre compte qu'il ne faut pas mettre tous les hommes dans le même sac et puis, ce genre de cours peut aussi aider à savoir quand on va trop loin dans certaines relations... Mais peut-être qu'il en faut plus que ça et donc en parler également à la maison pour assure une certaine continuité."

Nous vous invitons à poursuivre le débat sur notre page Facebook "C’est vous qui le dites" et à revoir l'émission sur Auvio. Nous vous donnons rendez-vous du lundi au vendredi de 9h à 10h30 sur VivaCité et La Une pour trois nouveaux débats.

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