Week-end Première

Des chercheurs ont trouvé par hasard une bactérie qui pourrait prévenir du paludisme

Pasquale ramène sa science

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Par Nadine Wergifosse via

Une équipe de chercheurs a identifié une bactérie qui pourrait stopper le développement du parasite qui provoque le paludisme. Une découverte majeure pour arrêter le cycle infernal de la transmission de cette maladie dont 250 millions de cas sont recensés dans 84 pays et qui provoque la mort 619.000 personnes par an dont une majorité d’enfants de moins de cinq ans. Explications par Pasquale Nardone, physicien et professeur émérite de l’ULB, dans Week-End Première.

Comment se propage le paludisme, appelé aussi malaria ou 'fièvre des marais' ?

Pour identifier le traitement qui pourrait prévenir du paludisme, il faut comprendre sa propagation.

Un parasite du genre Plasmodium est transmis à l’homme par la piqûre de moustiques Anopheles infectés comme l’explique Pasquale Nardone : "En une demi-heure, il va commencer à attaquer le foie. Après plusieurs jours, il va commencer à détruire les globules rouges, c’est-à-dire qu’il va repasser dans le sang. Le moustique, vient à nouveau s’alimenter et c’est ainsi que le parasite retourne dans le moustique pour continuer son développement".

La technique classique est d’éliminer les moustiques avec des insecticides, ce qui sélectionne peu à peu les moustiques résistants.

Grâce à cette découverte, le cycle infernal de la transmission par le moustique est brisé.

Une équipe internationale de 18 chercheurs, emmenée par Marcelo Jacobs-Lorena de l’Institut J. Hopkins à Baltimore a publié une découverte faite par hasard dans Science. "Cela démarre dans un laboratoire à Madrid spécialisé de la malaria. […] Ils s’aperçoivent que certains moustiques ne transportent plus le parasite. Une bactérie, la TC1, qui a infecté le moustique, a inhibé la constitution du parasite. Ils prennent contact avec M. Jacobs, afin de comprendre ce que fait cette bactérie dans le moustique" raconte Pasquale Nardone.

Il poursuit : "La bactérie est mise en culture dans une boîte de Pétri. Ils découvrent ensuite que le jus de la boîte contient une molécule, l’harmane, un alcaloïde naturel que l’on trouve dans beaucoup de plantes. C’est bien cette harmane qui inhibe le parasite qui n’est donc plus transmis au moustique. Le parasite n’infectant plus l’homme, le moustique ne le récupère plus".

Comme l’indique Pasquale Nardone à la lecture de l’article, cette molécule passe par le simple contact. On peut se priver d’insecticides. L’étape suivante est de mettre cette formule sur des moustiquaires et de voir comment ça se passe dans le champ réel de l’action.

Et pour ceux qui ont déjà la maladie ? "La recherche se poursuit. Il existe des traitements pour soigner le foie qui est détruit par le parasite. C’est ça le combat : à la fois sauver ceux qui sont malades actuellement mais aussi d’arrêter la progression de cette maladie" conclut-il.

► Découvrez l’intégralité de cette chronique de Week-End Première dans le podcast ci-dessus et suivez l’émission le samedi à partir de 07h00 sur La Première.

© Getty Images

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