Comment expliquer ce tour de passe-passe ? Parmi les clients de ces ventes rapides en ligne, il y a des collectionneurs, des passionnés, des fashion victimes, mais aussi beaucoup de resellers, des revendeurs. Souvent ce sont des jeunes qui ont trouvé là un moyen de gagner beaucoup d’argent en très peu de temps.
"J’ai commencé au début du confinement", raconte Bryan, un Liégeois de 18 ans. "J’adore les baskets, et moi, l’école ce n’était pas trop mon truc. J’ai vite compris qu’il y avait moyen de gagner beaucoup d’argent en achetant et en revendant intelligemment." Il continue: "Parfois, il faut rester éveillé toute la nuit pour participer à telle ou telle vente rapide. C’est du boulot." Et l'activité est lucrative: "Mais certains mois, cela me rapporte deux ou trois mille euros. Cela peut monter jusqu’à 5 000 euros."
Inutile de préciser que l’adolescent n’a ni registre de commerce, ni numéro de TVA, ni feuille d’impôt. Un certain nombre de ces resellers choisissent de sortir de l’ombre, en utilisant les réseaux sociaux, notamment Instagram, comme vitrine de magasin on line. Le fait de sortir de la clandestinité rapporte sans doute un peu d’argent à l’Etat, via les taxes et les impôts. Par contre, cela ne change rien pour le consommateur, passionné ou un peu naïf, souvent jeune, qui continue à payer jusqu’à 500 euros: des chaussures fabriquées en série, dans des usines au bout de monde. Et dont le coût de fabrication (matière première et main-d’œuvre), le plus souvent, ne dépasse pas 10 ou 15 euros.