C’est la faute à pas de chance, mais vraiment pas de chance. La construction de cet institut provincial de formation des services d’urgence est terminée depuis l’été dernier, mais le bâtiment reste désespérément vide. En cause, des retards dans le raccordement au gaz. Après les inondations de juillet, l’intercommunale Resa a légitimement privilégié d’autres priorités afin de rétablir le réseau dans les zones sinistrées. Conséquence : selon nos informations, il a fallu, cet hiver, recourir à des chauffages d’appoint, à l’électricité, pour éviter d’éventuels dégâts du gel. La facture d’énergie risque fort de s’en ressentir… Les pompiers doivent donc s’initier aux techniques d’intervention dans des conteneurs, sur une parcelle voisine. Et ça risque de durer.
En arrière-plan, le bâtiment neuf mais vide, et à l'avant-plan, les conteneurs vétustes et "temporaires" © Michel Gretry
C’est qu’il reste à mener le chantier du parachèvement des abords : l’égouttage, et surtout la réalisation d’une dalle de béton technique, pour l’usage de produits chimiques par exemple. Le gouvernement wallon a été saisi d’une demande de subventions, mais la région n’a plus d’argent ! Or, les autorités provinciales avaient espéré une aide financière pour les trois quarts de la dépense. Elles sont également sans le sou, confrontées à l’explosion du budget à la suite de la réforme des zones de secours, désormais à leur charge. Elles ne peuvent évidemment pas prendre le risque de supporter, seules, le coût de ces travaux et de se mettre à découvert. C’est donc le blocage. Avec pour résultat, un investissement de quatre millions et demi, pour l'instant inutile, pour des halles et des salles de cours non opérationnelles, au milieu d’un terrain vague.
