"Les compagnies aériennes profitent d’un système comparable à celui que les consommateurs privés connaissent pour les contrats d’électricité, par exemple, en signant un tarif fixe pour une durée relativement longue", nous explique Bart Jourquin, Professeur d’économie des transports à l’UCLouvain. "C’est le cas par exemple pour Ryanair qui a négocié des prix fixes jusqu’en 2023."
Véritable stratégie pour les compagnies, les contrats sont négociés bien en amont pour éviter la catastrophe lors d’une flambée soudaine. Les prix sont assurés, ou couverts, totalement ou partiellement, c’est selon. Ryanair nous confirme : "Ryanair est très fortement couverte – 80% pour le S1 FY23 et 70% pour le S2 FY23 – et à des prix bien inférieurs aux prix spot actuels, ce qui nous distingue de nos concurrents et nous permet de réaliser des économies importantes pour tous nos clients."
A cette couverture s’ajoute un autre élément : "En Europe, la Belgique fait figure d’exception, les salaires ne sont pas forcément indexés de manière automatique. La masse salariale reste donc pratiquement identique, le coût énergétique également, c’est pour cette raison qu’elles (N.D.L.R les compagnies) peuvent continuer à proposer des tarifs équivalents à ceux qu’elles proposaient il y a quelques mois", analyse Bart Jourquin.
Ces paris sur l’avenir peuvent aussi se retourner contre les compagnies quand survient une crise sanitaire imprévisible, comme ce fut le cas avec le Covid, mais pour l’instant, c’est ce qui leur permet de sauver la mise.