Une émission de la VRT a testé une agence de titres-services: un de ses journalistes s'est fait passer pour un client et lors de son inscription, l'employée lui a posé une question pour le moins interpellante. Extrait: "- Est-ce qu'il peut s'agir d'une francophone ou une anglophone ou vous voulez absolument une néerlandophone?
- Ca a une importance?
- Pas vraiment mais certaines personnes demandent qu'elle parle néerlandais et d'autres nous disent qu'ils ne veulent pas d'une africaine.
- Ce peut être un problème?
- Elles sont un peu plus lentes, cela nous le savons."
Au Centre pour l'Egalité des Chances, la discrimination dans les agences de titres-services est connue depuis quelques années déjà mais, jusqu'à présent, toutes les plaintes concernaient des clients qui ne voulaient pas d'une femme voilée ou d'une personne étrangère pour faire le ménage chez eux. Le Centre ne connaissait pas d'agence qui le proposait spontanément mais l'un comme l'autre sont totalement illégaux. Edouard Delruelle, directeur du Centre pour l'Egalité des Chances explique : "Autant on peut encore "excuser" (je mets des guillemets) l'entreprise de titres-services qui accepte une demande discriminatoire, pensant un peu que comme on est dans la sphère privée, on peut le faire, autant, il est évident scandaleux qu'elles-mêmes le proposent. Ceci est évidemment tout à fait interdit."
Le Centre préfère privilégier la prévention auprès des agences de titres-services mais il n'exclut pas une action en justice si les pratiques ne changent pas.
Et la ministre de l'Emploi, Monica De Coninck, a qualifié d'intolérable toute forme de discrimination, qu'elle se produise dans le secteur des titres-services ou ailleurs.
Benjamin Carlier