Quelques apiculteurs avaient bien remarqué le drôle de ballet de leurs abeilles déposant quelque chose après une attaque de frelons mais un seul a émis l'hypothèse que le matériau provenait des bouses laissées dans son champ par les buffles d'eau.
"Nous pensions que c'était insensé parce que les abeilles ne récoltent pas d'excréments", a dit le Pr. Mattila, en rappelant qu'il s'agit d'un insecte particulièrement propre et soigneux.
Mais c'est bien ce qu'elles font : poser des morceaux de bouse ou de fientes de poulet à l'entrée de leur ruche après une attaque ou quand elles détectent le marquage de leur ruche par un frelon éclaireur.
Et plus ce "mouchetage" est dense, plus il est efficace, a constaté l'équipe du Pr. Mattila en étudiant trois ruchers pendant deux mois d'automne, à une période où les frelons géants multiplient leurs attaques pour subvenir aux besoin de leurs propres nids.
En moyenne, les frelons ont passé quatre fois moins de temps à l'entrée de la ruche quand elle était constellée d'excréments. Et surtout "le grignotage de l'entrée était réduit d'un tiers", précise le Pr. Mattila. Car à cause de leur taille, les frelons ne peuvent pénétrer dans la ruche en entamant l'entrée avec leurs mandibules.
Les scientifiques ont la "preuve que les excréments servent de repoussoir", en notant un moins grand nombre d'attaques. Ils suggèrent aussi que leur odeur pourrait masquer celle de la ruche ou le marquage laissé par un frelon éclaireur.