Outre le renforcement et la réinstauration d’une série de mesures de protection, la Belgique mise sur la programmation d’une 3e dose de vaccin pour toute sa population vaccinable, afin de renforcer l’immunité face à un variant delta deux fois plus contagieux.
A l’heure actuelle, seules les personnes de 65 ans et plus, dont l’immunité acquise a le plus faibli avec le temps, les personnes ayant des facteurs de risque, ainsi que les membres du personnel soignant, sont admis à cette 3e dose. D’après la taskforce vaccination, plus de 936.500 doses de rappel ont été administrées jusqu’à présent et 79% des personnes immunodéprimées y ont eu accès. Mais l’intention est bien, au printemps 2022, d’inviter l’ensemble des plus de 12 ans à recevoir un "booster" vaccinal.
L’expérience d’Israël
A cet égard, il est intéressant d’observer ce qui s’est produit en Israël. Le 30 juillet 2021, les autorités y ont approuvé l’administration d’une 3e dose pour les personnes de 60 ans et plus qui avaient reçu leur 2e dose au moins 5 moins plus tôt. Ensuite, elles ont progressivement appelé les autres tranches d’âge à recevoir ce "booster" jusqu’à admettre les Israéliens à partir de 12 ans, à la fin du mois d’août. Et que s’est-il passé ? Des études observationnelles permettent d’avoir un avant-goût de l’effet du "booster" sur la production d’anticorps neutralisants.
Dans une étude parue récemment dans le journal médical The Lancet, les chercheurs ont comparé une population de personnes qui avait été vaccinée avec 2 doses, il y a plus de 5 mois, avec une population (elle aussi vaccinée avec 2 doses, 5 mois plus tôt) mais qui elle, avait reçu, en plus, une troisième dose ("booster").
Résultats : dans le groupe qui n’avait pas reçu le "booster" mais seulement deux doses, le risque d’être hospitalisé était de 220 personnes sur 100.000, tandis qu’avec une 3e dose, ce risque descendait à 14 sur 100.000. Une 3e dose entraîne donc, d’après cette étude, une réduction du risque de 93%.
En ce qui concerne les décès, le risque diminuait de 80% : 31 décès sur 100.000 dans le groupe "2 doses", contre 7 seulement chez ceux qui avaient reçu la 3e. Enfin, pour les infections sans sévérité, qu’elles soient symptomatiques ou non, l’étude montre la même tendance avec une réduction du risque de 88% (infection) ou 91% (infection symptomatique).
L’immunité diminue
A cause du variant delta et de la baisse de l’immunité acquise au fil du temps, l’efficacité des vaccins contre l’infection symptomatique a notablement diminué. Si les vaccins à ARN messager de Pfizer-BioNtech ou Moderna annonçaient initialement des efficacités contre l’infection symptomatique de l’ordre de 94 – 95%, cela ne correspond plus à la situation actuelle. Quelle est la protection offerte ? Difficile à évaluer. Cela dépend du type de vaccins, de l’âge de la personne, et du temps écoulé depuis la 2e dose. Les publications ne sont pas toutes univoques. En Israël, l’efficacité du vaccin Pfizer serait tombée à 41% ; et au Royaume Uni, à moins de 70%. Elle diminue d’autant plus vite chez les aînés et les personnes présentant un affaiblissement du système immunitaire.