Ce n’est pas à proprement parler une surprise, l’industrie aéronautique est l’un des secteurs qui souffrent énormément de la pandémie de coronavirus. Mais à quelle hauteur ? Coup de projecteur sur les chiffres de l’aviation européenne en 2021, une année de plus marquée par la pandémie, mais qui s’est toutefois mieux terminée qu’elle n’avait commencé.
Pour avoir un point de référence, les chiffres de 2021 sont comparés à ceux de 2019, soit la dernière année avant les premiers effets de la pandémie qui a fortement impacté le secteur aéronautique à partir de 2020.
Selon cette publication d’Eurocontrol, il y a eu, sur l’ensemble de l’année 2021, 6.200.000 vols opérés en Europe. C’est beaucoup moins que les onze millions de vols de 2019. La grande majorité (81%) de ces vols avait une destination au sein de l’Europe, devant le Moyen-Orient (4,6%), l’Atlantique Nord (3,6%) et le nord de l’Afrique (3,1%).
Une amélioration visible au fil des mois
Il est aussi intéressant de constater l’évolution des chiffres tout au long de l’année, qui avait commencé de façon assez catastrophique, avec, au mois de janvier, 64% de vols en moins qu’en janvier 2019.
Mais au fil des mois, le déficit s’est résorbé pour n’être plus en décembre que de 22%, par rapport à décembre 2019, grâce à un allègement des restrictions de déplacement induit par la vaccination à grande échelle.
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Ce qui n’a pas empêché le Japon, si l’on regarde un instant au-delà de l’Europe, d’enregistrer en novembre dernier une perte record de 99,2% d’arrivées de touristes par rapport au mois de novembre 2019.
Une année très compliquée aussi pour les compagnies aériennes
Le bilan de 2021 est indéniablement moins catastrophique qu’en 2020, mais cela n’en reste pas moins impressionnant : si l’on prend en compte la différence du nombre moyen de vols par jour en 2019 et 2021, Ryanair, qui reste, comme c’est le cas depuis 2014, la première compagnie européenne, affiche une perte de 43% (2323 vols/jour en 2019, 1321 vols/jour en 2021). C’est sans aucun doute son modèle de fonctionnement low cost qui permet à la compagnie irlandaise d’avoir résisté mieux que toutes les autres, même si la combinaison de la crise sanitaire et du Brexit l’a davantage impactée.
Avec 46% de moins qu’en 2019 (1197 vols/jour en 2019, 648 vols/jour en 2021), Air France limite la casse tandis que Lufthansa et sa filiale belge Brussels Airlines se retrouvent toutes les deux à -59%. Tout en bas du classement des 40 principaux opérateurs, on trouve British Airways (-70%), Aeroflot (-70%), Alitalia (-72%) et Norwegian (-76%).