Dernière chance entre patrons et syndicats du commerce alimentaire avant de multiples actions

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Par Nesrine Jebali

C’est la réunion de la dernière chance dans le secteur du commerce alimentaire. Les ultimes négociations entre les organisations syndicales et le banc patronal du secteur du commerce alimentaire se déroulent ce midi. Excédés par ces attitudes "provocantes et irrespectueuses" des dirigeants, les ouvriers organiseront de multiples actions et empêcheront toutes marchandises de sortir des dépôts si aucun accord n’est trouvé. Des menaces de grève planent d’ores et déjà sur les dépôts alimentaires.

Selon Tangui Cornu co-président de la FGTB Horval, la situation bloque toujours sur les mêmes situations : les entreprises ne veulent pas rencontrer leurs travailleurs pour discuter du pouvoir d’achat et des conditions de travail.

Une hausse salariale souhaitée

Des normes bloquent les augmentations de salaire à 0,04%. Ça représente une grosse dizaine d’euros bruts par mois, c’est-à-dire moins de 10 euros par mois en termes d’augmentation de salaire. Ce qui n’est pas assez, d’après Tangui Cornu au micro de la Première : "Je suppose que vous et vos auditeurs allez régulièrement à la pompe et vous voyez que 10 euros d’augmentation de salaire par mois ne suffisent pas à compenser notamment l’augmentation des prix des carburants. Et donc les travailleurs veulent, là où il y a eu beaucoup de bénéfices, c’est-à-dire dans les grandes entreprises alimentaires principalement, les entreprises veulent qu’il puisse y avoir des discussions en interne pour avoir notamment des primes comme la prime corona".


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Le souhait d’aller au-delà de 0,04% concerne uniquement les entreprises qui ont fait "beaucoup" de bénéfice. Le secteur du commerce alimentaire est composé de 7000 entreprises, avec d’un côté, des petites entreprises comme le boucher du coin et de l’autre, les grandes enseignes comme Colruyt, Delhaize, Aldi qui sont des entreprises qui occupent des centaines de travailleurs, voire des milliers d’ouvriers.

Un petit boucher n’équivaut pas à une grande surface

"Dans ces grandes entreprises, on ne se trouve pas dans les mêmes situations que le petit boucher. On n’a pas profité de la crise de la même manière non plus. Et ce qui amène le ras-le-bol des travailleurs, c’est que quand on a été en période corona, on a valorisé les travailleurs. On leur a dit que c’étaient des héros du travail, qu’ils étaient indispensables. Il fallait absolument que le travail dans les grands dépôts soit fait à des rythmes incroyables pour arriver à ce que les magasins soient approvisionnés. Et aujourd’hui, quand les mêmes travailleurs disent à leurs patrons: 'Il faut qu’on puisse discuter à la fois des augmentations salariales, de notre pouvoir d’achat, mais aussi de nos conditions de travail', alors, à ce moment-là, les employeurs disent : 'Non, on ne veut pas de discussions en entreprise. Il y a des discussions au niveau du secteur, ça suffit'", explique Tangui Cornu, le co-président de la FGTB Horval.

En cas d’accord de secteur, cela obligerait les petits commerçants à accepter des augmentations au même titre qu’une grande entreprise, alors qu’il n’en a pas les moyens. Les syndicats souhaitent une augmentation adaptée au sein de chaque entreprise et non pas par secteur. Les négociations sont donc bel et bien en cours. Aucune action est prévue pour l’instant. Tout dépendra du retour de cette neuvième rencontre. Affaire à suivre donc.

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