Psychologie

Dépression saisonnière : des chercheurs recommandent de limiter sa consommation de sucre

Dépression saisonnière: des chercheurs recommandent de limiter sa consommation de sucre.

© martin-dm - Getty Images

Par RTBF TENDANCE avec AFP

C'est bien connu, certains aliments nous boostent le moral, nous rendent heureux et de meilleure humeur. Et puis certains ne nous aident pas vraiment, même si la confort food a beaucoup de succès en cette période hivernale.


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5 à 10% de la population

Une équipe de psychologues de l'Université du Kansas a consulté de précédentes recherches sur les effets physiologiques et psychologiques de la consommation de sucre ajouté.

Leurs résultats, repris en ligne en 2019 dans la revue Medical Hypotheses, montrent que la consommation d'aliments sucrés, qui est particulièrement fréquente en cette période de l'année, pourrait causer une partie des processus métaboliques, inflammatoires et neurobiologiques liés à la dépression.

La forte consommation de sucre, des journées plus sombres ainsi que des changements d'habitudes de sommeil associées à l'hiver, pourraient, de manière combinée, avoir un effet néfaste sur la santé mentale.

"Une exposition réduite à la luminosité au cours de l'hiver va perturber leurs rythmes circadiens et leurs habitudes de sommeil et pousser 5 à 10% de la population vers un épisode généralisé de dépression clinique", a expliqué le co-auteur Stephen Ilardi.

Le paradoxe du sucre

Le professeur Ilardi a ajouté que le fait de souffrir de ces symptômes de dépression saisonnière pouvait donner envie de manger du sucre en surabondance, ce qui a comme conséquence d'améliorer temporairement leur humeur, ce qui peut encore empirer les symptômes.

"L'une des caractéristiques communes de la dépression hivernale est une envie irrépressible de sucre", a-t-il expliqué. "Nous avons donc jusqu'à 30% de la population qui souffre d'au moins quelques symptômes de dépression hivernale, ce qui leur donne envie de manger des sucres rapides, et à une période où ils sont constamment confrontés à des sucreries en période de fêtes."

"Lorsque l'on consomme des sucreries, elles agissent comme une drogue", a noté le professeur Ilardi.

"Elles ont un effet immédiat sur l'amélioration de l'humeur mais à forte dose, elles peuvent avoir des conséquences pernicieuses sur le long terme, aggraver l'humeur, réduire le bien-être, élever l'inflammation et causer une prise de poids."

Limiter sucre et alcool

A en croire les chercheurs, le sucre pourrait non seulement augmenter l'inflammation, qui est liée à la dépression, mais aussi affecter le microbiome intestinal. Certains microbes parasites qui vivent dans notre intestin prospèrent grâce au sucre. "Ils peuvent produire des réactions chimiques qui mettent le cerveau dans un état d'anxiété, de stress et de dépression. Ils sont aussi hautement inflammatoires", ajoute le professeur Ilardi.

Il a par ailleurs recommandé de se méfier de l'alcool, qui regorge aussi de sucre. "Nous disposons de preuves montrant qu'une boisson alcoolisée par jour serait sûre et qu'elle peut avoir un effet bénéfique sur certaines personnes". En revanche l'alcool est très calorique, très énergétique mais ne contient pas de nutriments et est très toxique à fortes doses. "Les sucres sont très similaires. En période de dépression, les personnes devraient fournir tous les nutriments nécessaires au cerveau et surtout éviter ces toxines potentielles."

Le professeur Ilardi recommande de limiter les aliments ultra-transformés et de privilégier les fruits et légumes et les omégas 3. Côté sucres, l'équipe de chercheurs conseille de les limiter tout au long de l'année et pendant les fêtes.

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