Cette tension inédite sur le marché du carton s’explique par différents éléments.
D’abord, nous la devons, encore une fois, à la crise sanitaire. Des pressions sur le marché, et on y revient toujours : la joie de l’offre et la demande. Même si le carton a toujours été présent sur le marché via les ventes en ligne, son utilisation dans les magasins a toutefois bien été ralenti pendant le confinement. "A cause de tous les plans de relance, le redémarrage a été extrêmement fort et trop rapide", explique Bruno Colmant, chargé de cours invité à la Louvain School Management de l’UCLouvain.
►►►A lire aussi : Le prix du bois ne fait que monter : "Du jamais vu, en 20 ans de carrière"
Ensuite, et comme dans tous les domaines depuis la pandémie, le secteur du papier et du carton est touché par des problèmes de transport. "Une grosse partie de la pâte à papier vient d’Amérique, or les moyens de transport sont devenus plus rares et le prix du transport a augmenté", précise Thomas Davreux, directeur d’InDUfed, la plateforme qui réunit, notamment, les producteurs et les transformateurs de papiers et de cartons. A tout cela, s’ajoutent les ports embouteillés, les problèmes de conteneurs, les entrepôts saturés et les chauffeurs absents n’aident pas au rehaussement de la situation.
L'explosion du télétravail et du commerce en ligne ont aussi décuplé la demande d'emballage en carton et alimenté les tensions dans le secteur du bois. La construction est en panique, tout comme le mobilier avec des ruptures de stock qui perdurent chez Ikea par exemple. L'édition manque de papier pour imprimer ses livres.