Les diocèses français le reconnaissent avec dépit, les dégradations subies par des monuments catholiques se sont succédées ces derniers jours. 5 églises catholiques ont ainsi été visées en une semaine à peine, à priori sans lien les unes avec les autres.
Hosties dispersées et statues brisées
Ainsi, le tabernacle de l'église Saint-Nicolas de Maisons-Laffitte (Yvelines) a été renversé dimanche. A quelques kilomètres de là, à Houilles, des actes de vandalisme ont été constatés dans l'église Saint-Nicolas également. Des dégradations -- Christ en croix et statue de la vierge renversés au sol et brisés notamment -- avaient déjà été constatées fin janvier dans cette même église, selon la police.
Samedi, le diocèse de Dijon a également fait part de sa "tristesse" dans un tweet relayant des photos de dégradations dans l'église Notre-Dame de Dijon: un vase cassé, des hosties jetées sur l'autel, une nappe roulée en boule.
Des actes de vandalisme ont par ailleurs été constatés mercredi dernier dans une église de Nîmes située dans le quartier des Amoureux, selon des sources judiciaires et policières. Le tabernacle a été cassé, des hosties projetées sur les murs et à terre, divers objets religieux dégradés et des excréments jetés sur les murs intérieurs de l'édifice. Le 6 février dernier, en fin de journée, le feu avait également été mis à un autel d'une chapelle latérale de la cathédrale Saint-Alain de Lavaur (Tarn), indiquait le maire de la ville sur Twitter.
"Des églises incendiées, saccagées, profanées. Nous ne pourrons jamais nous habituer à ce que ces lieux de paix soient la proie de violences, à ce que nous avons de plus beau et de plus précieux, le corps du Christ, soit piétiné. #stopauxprofanations", a réagi sur twitter Olivier Ribadeau Dumas, le porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF).
En Belgique, pas d'augmentation des dégradations
Selon un bilan du ministère français de l'Intérieur, en 2017, 978 atteintes aux édifices religieux et aux sépultures ont été dénombrées, dont 878 contre des lieux chrétiens.
En Belgique, 543 faits similaires ont été répertoriés en 2017, contre 674 en 2013 et 610 en 2015. La tendance est donc plutôt à la baisse. Ces chiffres sont compilés par la police fédérale. Parmi ces 543 faits, on dénombre 275 dégradations d'églises oui de chapelles, 15 de presbytères, 12 de couvent ou de monastère et 2 d'abbaye. 218 faits de ce type ont par ailleurs été relevés dans des cimetières. C'est comparativement beaucoup plus qu'au sein des autres communautés religieuses. Ainsi, on a relevé, en 2017 toujours, 3 dégradations contre des mosquées et 3 contre des synagogues.
Pourtant, l'inquiétude ne semble pas gagner différents responsables catholiques que nous avons contactés. "Il y a régulièrement ce genre de choses", concède simplement Tommy Scholtès, le représentant des évêques de Belgique. L'Abbé Eric de Beukelaer, vicaire épiscopal du diocèse de Liège, confirme que le nombre de dégradations commises dans des églises catholiques n'est pas en augmentation. Et elles ont parfois une explication qui n'est pas religieuse. "Dans le Namurois et le Luxembourgeois, on a constaté des vols dans des églises, mais c'était pour le cuivre, il s'agissait d'une bande organisée. Mais la SNCB en a fait les frais aussi." L'intention n'était donc pas de viser l'église catholique en tant que tel.
En France, des enquêtes ont été ouvertes après chaque dégradation. A Maisons-Lafitte, un SDF a reconnu les faits.