Déforestation, réchauffement climatique, incendies… Certaines forêts émettent plus de carbones qu’elles en absorbent

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Par Nesrine Jebali

Depuis la nuit des temps, la forêt joue un rôle important dans l’environnement en luttant contre le réchauffement climatique en stockant le carbone atmosphérique. Derrière les océans, les forêts sont considérées comme d’importants puits de carbone. 190 millions de tonnes de dioxyde de carbone ont été absorbées cette année. Mais à cause de la déforestation ou encore de l’utilisation des combustibles fossiles, certains puits de carbone sont sous pression au point que certaines forêts émettent plus de carbones qu’elles en absorbent. C’est ce que révèle l’étude parue par l’Unesco ce jeudi.


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Et pourtant, avant l’ère industrielle, cette notion de "puits de carbone" n’existait pas. Le cycle du carbone était totalement à son équilibre. Mais depuis quelques décennies, ce cycle en question a évolué, et ce, dans la mauvaise direction. La planète est donc dans le besoin de stocker quelque part (sols, forêts, océans, etc.) ce carbone qui est notamment responsable de l’effet de serre qui a comme conséquence, rappelez-vous, l’augmentation des températures et la perturbation de notre écosystème (fontes de glaces, montée des eaux, etc.).

Une pression sur les forêts

Après les océans, les forêts sont les deuxièmes puits de carbone sur terre et souffrent d’une pression de stockage. Avec toutes ses inventions technologiques, l’homme n’arrange pas les choses.

Bien que la surface forestière du patrimoine mondial de l’UNESCO s’élève à 69 millions d’hectares, soit deux fois la taille de l’Allemagne, l’étude de l’Unesco révèle que malgré une quantité substantielle de carbone stockée et absorbée par les forêts du réseau de l’UNESCO, certaines forêts emblématiques et protégées subissent la pression de l’utilisation des terres et du changement climatique.

Par exemple, au cours des 20 dernières années, les sites du patrimoine mondial ont perdu 3,5 millions d’hectares de forêt, ce qui équivaut à une superficie plus grande que la Belgique.

C’est un cercle vicieux

Les feux de forêts n’arrangent en rien ce problème. Il s’agit d’un véritable cercle vicieux. Des incendies de forêts sans précédent en Sibérie, aux Etats-Unis ou encore en Australie ont généré des dizaines de millions de tonnes de CO2.

"C’est un cercle vicieux", a déclaré le Dr Carvalho Resende à la BBC avant d’ajouter que plus d’émissions de carbone signifient plus d’incendies de forêt, ce qui signifie plus d’émissions de carbone.

Il en ressort que "10 forêts du patrimoine mondial de l’UNESCO ont émis plus de carbone qu’elles n’en ont absorbé".

Le constat est clair : le sol et la végétation n’arrivent plus à contenir tout le carbone créé.

13 milliards de tonnes de carbone dans les sols

A l'heure actuel, 13 milliards de tonnes de carbone se trouvent dans la végétation et les sols. Cela dépasse la quantité de carbone dans les 101 milliards de barils de réserves de pétrole du Koweït.

Sans oublier que la majorité du carbone forestier du patrimoine mondial est stockée dans les forêts tropicales. Or le réchauffement climatique risque de réduire ce stock si la croissance des arbres diminue ou si le taux de mortalité des arbres augmente, accélérant par la même occasion le changement climatique.

Quelles solutions ?

L’UNESCO veut réagir et propose trois voies d’actions distinctes pour protéger les forêts et qu’elles puissent travailler sereinement pour nos générations futures.

En cas d’incendie ou d’inondation, l’UNESCO appelle à une réaction immédiate pour prévenir à la dévastation causée par les évènements liés au climat. Le rapport mentionne que certains sites du patrimoine mondial ont déjà pris des mesures pour mieux gérer les risques liés au climat en adoptant des plans d’adaptation au changement climatique comme au Brésil.

L’UNESCO souhaite également soutenir les mécanismes qui maximisent l’intégrité et la connectivité des forêts grâce à une protection des paysages plus larges des sites. La plupart des pressions exercées sur les sites du patrimoine mondial proviennent de l’extérieur de leurs limites, là où la protection des forêts est plus faible. Des zones tampons sont créées et même recommandées.

Et enfin, l’UNESCO veut intégrer les sites du patrimoine mondial dans les agendas du climat, de la biodiversité et du développement durable.

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