"Le projet de décret proposé manque cruellement d'ambition", déplore la FGTB wallonne, alors que le parlement wallon aurait dû entamer, lundi, les débats autour du projet de réforme fiscale. Les discussions ont toutefois été reportées à la demande des groupes parlementaires pour que le texte puisse être affiné.
Manque d'ambition, tout d'abord, au niveau des matières fiscales, selon le syndicat socialiste. "La réforme se limite à la fiscalité automobile, aux droits de succession et d'enregistrement ainsi qu'à la procédure fiscale", déplore-t-il. "Les leviers de la Région sont pourtant importants et auraient mérité d'être réformés en vue d'une plus grande justice fiscale : impôt des personnes physiques, fiscalité immobilière, taxes de circulation et de mise en circulation des véhicules privés? ", ajoute la FGTB, précisant que "ces impôts reposent trop souvent sur les travailleurs" plutôt que sur les "détenteurs de capitaux".
L'effort semble également insuffisant étant donné le niveau de la trésorerie: "Les réformes proposées ne devraient rapporter que 15 millions d'euros, ce qui est insignifiant au regard des 12 milliards d'euros de déficits cumulés sur la période 2020-2022 et des menaces qui pèsent sur les services publics", selon la FGTB wallonne.
Cette dernière condamne le manque d'ambition pour combattre les injustices sociales vécues par les classes populaires.
"Le gouvernement wallon devrait imposer à ses créanciers une neutralisation des intérêts de la dette pendant une ou plusieurs années. Alors que les banques se financent toujours à taux nuls ou négatifs auprès de la BCE et qu'elles se portent au mieux, les charges d'intérêts annuelles de la Région wallonne s'élèvent à 600 millions d'euros", conclut le syndicat socialiste.